La crise sanitaire a fait naître chez beaucoup l’espoir d’une rupture. Dès la mise en place du confinement fleurissaient des exhortations à préparer le monde d’« après ». S’il est encore trop tôt pour évaluer son impact, tant sanitaire, qu’économique ou social, il est certain que la crise a fait bouger les lignes et esquissé le monde de demain.
Évolution considérée pour « après-demain », la télémédecine a ainsi connu un essor important et pourrait bien être avancée dans l’agenda à « demain », tant il est apparu, du fait de la crise, que cela pouvait être une solution d’amélioration de l’accès aux soins, en période de confinement, mais également pour répondre à des problématiques de déserts médicaux ou de prise en charge de personnes fragiles ou en perte d’autonomie. Nous y avons d’ailleurs consacré le dossier du dernier numéro d’Audiologie Demain.
Si le confinement n’a pas pour autant signifié un changement de paradigme, certains signes indiquent clairement que les choses évoluent : la prise en charge de la téléconsultation par l’Assurance maladie a été maintenue – pour l’instant – à 100 %, les orthophonistes ont obtenu que le télésoin soit autorisé et pris en charge, également à 100 %, au-delà du confinement et plusieurs expérimentations de télémédecine se déroulent actuellement, en particulier dans le secteur de l’audiologie.
Mais la transition vers la télémédecine ne peut pas s’opérer sereinement sans la volonté des professionnels de santé. Car elle se traduit par des évolutions technologiques et réglementaires qui imposent que les opérateurs se forment. Il en est ainsi de toutes les évolutions – et la télémédecine n’est qu’une parmi tant d’autres.
À l’image de la Reine rouge de Lewis Caroll qui doit en permanence courir pour rester à la même place, tout professionnel doit se former pour rester dans la course. Pour les professionnels de santé, plus qu’une obligation, c’est une question de responsabilité.
