Mieux prendre en charge, plus tôt

Par Ludivine Aubin-Karpinski & Bruno Scala
Edito

La période que nous vivons, avec, à l’heure où nous mettons sous presse, l’annonce imminente d’un reconfinement, est chargée d’incertitude. Néanmoins, nous tirerons de ces moments des enseignements. La première vague de la Covid-19 a montré notre résilience et a fait passer la santé au premier rang des préoccupations de tout un chacun. Les professionnels de l’audition ont pu constater à quel point la parenthèse à laquelle nous a contraints la crise sanitaire a révélé l’importance de la communication et, par extension, de la santé auditive. Il n’a jamais été aussi évident que l’audition est un enjeu de santé publique.

La perspective de janvier 2021 avec le déploiement définitif du 100 % Santé en audiologie porte en elle des motifs de réjouissance. Elle permettra un meilleur accès à l’appareillage, notamment pour les personnes âgées, en levant le frein économique. L’arrêté du 14 novembre 2018 va plus loin et introduit une révolution avec un nouveau critère d’éligibilité à la prise en charge des aides auditives : la dégradation des performances de compréhension dans le bruit. Ce faisant, il ouvre la voie au repérage et à la prise en charge précoces de la presbyacousie. C’est un pas en avant vers une stratégie plus préventive, alors qu’on reproche souvent à nos décideurs d’axer la politique de santé du pays sur le curatif. On ne peut que s’en réjouir. Le repérage de la presbyacousie à 45, 60 et 70 ans, inclus dans le Plan Fragilité, s’inscrit également dans cette démarche.

Avec cette vision préventive, la levée du frein économique et les outils réglementaires pour un dépistage précoce, il est fort probable que le taux d’appareillage augmente. Mais pour que cette réforme soit couronnée de succès, il ne suffit pas de la mesurer en termes quantitatifs. « Il ne faut pas que l’accès à un prescripteur médical soit un frein à la mise en place d’une audioprothèse et il faut vraiment qu’on adapte la prescription aux besoins réels des malentendants », a insisté le Pr Christophe Vincent, lors de la table ronde « Reste à charge zéro en audioprothèse : les indispensables à connaître » qui s’est tenue à l’occasion du e-congrès de la SFORL... La réussite de la réforme passe en effet par la définition d’un parcours de soin qui ait un sens en termes de qualité et qui soit efficient en termes de santé publique. « Il serait terrible que ces aides auditives soient peu ou pas utilisées alors qu’elles sont remboursées », avançait l’ORL.

C’est dans cet esprit que la SFA vient de publier ses recommandations. Et c’est pour ces raisons que nous avons décidé d’y consacrer notre dossier.

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