Alors qu’une enquête de la DGCCRF est en cours pour dresser un état des lieux des pratiques en audioprothèse, la diffusion d’un reportage sur TF1 le 17 avril 2021 sur « La médecine à prix cassé en questions » et la séquence filmée en caméra cachée d’audioprothésistes de Boulogne-Billancourt dénigrant les aides auditives de classe I font désordre. Les professionnels filmés y décrivent en effet les produits 100 % Santé comme des appareils qui « amplifient les sons au même niveau pour tous les sons » ou encore la « base de la base »…, au mépris de leur obligation de délivrer une information claire, loyale et appropriée.
Le SDA réagit vivement, dans un communiqué publié le 22 avril, en enjoignant « tous les audioprothésistes à l’exemplarité pour la pleine réussite du 100 % santé » et en rappelant que la réforme « est une chance pour les malentendants de notre pays mais aussi pour les audioprothésistes, enfin reconnus comme des professionnels de santé à part entière ». Avec les responsabilités que cela suppose…
Le fait de « quelques irresponsables »
Le syndicat y condamne fermement les pratiques révélées par le reportage de TF1, qu’il juge « inacceptables » et susceptibles de décrédibiliser la « communauté des audioprothésistes, dont la quasi-totalité met scrupuleusement en application la réforme ». Il rassure toutefois sur le caractère minoritaire des discours stigmatisés dans le reportage, le fait de « quelques irresponsables ». Et invoque, à l'opposé, la part croissante des produits de classe I dans les ventes d’aides auditives depuis le début de l’année.
Des produits « de bonne qualité »
Ces agissements ne doivent pas écorner l'image de la profession ou des produits 100 % Santé, selon le SDA. Le syndicat saisit ainsi l’occasion pour insister sur la qualité des produits de classe I, rappelant qu’ils ne sont pas des appareils basiques, ces derniers ayant été écartés lors de l’adoption de la nouvelle nomenclature début 2019. Il entreprend ensuite de démonter un à un les « arguments » des audioprothésistes incriminés : « Non, les aides auditives totalement remboursées n’amplifient pas les sons “au même niveau pour tous les sons” puisqu’elles disposent de 12 canaux de réglage (...) », peut-on lire, entre autres, dans le communiqué.
Et de mettre en garde les audioprothésistes : « Les inspecteurs [de la DGCCRF] peuvent différer la révélation de leur qualité d’enquêteur et commencer leurs investigations “incognito” »... Quand le comportement de quelques-uns pourrait compromettre une belle réforme.