100 % Santé : une réforme encore trop méconnue, mais bénéfique

La Drees a récemment publié une enquête réalisée fin 2021 sur l’avis des Français à propos de la réforme du 100 % Santé. Elle révèle notamment les bénéfices pour les ménages les plus modestes, mais aussi une certaine méconnaissance de la réforme.

Par Laura Huynh Quang
(c)Brad Pict AdobeStock

La popularité de la réforme du 100 % Santé se confirme une nouvelle fois. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié en juillet 2022 une étude intitulée « 100 % santé » : fin 2021, un peu plus de la moitié des Français en ont entendu parler*. Cependant, l’enquête met en avant la méconnaissance du contenu de la réforme.

Une réforme qui gagne en notoriété, mais pas suffisamment

Le 100 % Santé était une mesure phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Pourtant, fin 2021, seulement 53 % des Français en ont entendu parler. La notoriété de ce dispositif a certes progressé de onze points par rapport à 2020 mais les Français ne semblent pas bien connaître la réforme. Seuls 18 % (à peine un sondé sur cinq) savent exactement qui peut en bénéficier (sur une base déclarative...). Surtout, les modalités en sont mal connues : 10 % ne savent pas qui peut en profiter et 25 % le savent approximativement.

Autre marqueur de cette méconnaissance : parmi ceux qui ne pensent pas utiliser le panier remboursé, 21 % avancent comme raison qu’ils supposent ne pas pouvoir en profiter au vu de leurs revenus trop élevés.

Cette connaissance très approximative du dispositif révèle une communication insuffisante de la part des pouvoirs publics. Une lacune qui a d’ailleurs été pointée du doigt plusieurs fois par les représentants de la profession, notamment le SDA.

À noter que les personnes les plus informées concernant la réforme sont les femmes (58 %), les plus diplômés (60 %) et les personnes âgées de 46 ans ou plus (60 %). Parmi les sondés se déclarant très préoccupés par leur santé, 61 % ont connaissance du 100 % Santé.

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Une réforme bénéfique pour les ménages les plus modestes

Malgré ce constat, le 100 % Santé a rempli son ambition sociale. En effet, avant la mise en place de la réforme en 2017, parmi les 20 % de ménages les plus modestes, 39 % admettaient avoir renoncé à des soins en optique, en audioprothèse ou en dentaire, pour des raisons financières, contre 13 % parmi les 20 % des ménages les plus aisés. En un an, la connaissance du panier remboursé a progressé de 11 points. Chez les plus modestes, elle a augmenté de 14 points, contre 8 points parmi les plus aisés. Fin 2021, une personne sur deux des ménages les plus modestes envisageait de bénéficier de la réforme du 100 % Santé. Un pourcentage bien plus important que pour les ménages les plus aisés : dans cette catégorie, seulement une personne sur cinq prévoyait de profiter du panier intégralement remboursé. À noter que ces derniers bénéficient de complémentaires offrant une meilleure prise en charge.

Les personnes qui déclarent avoir dû renoncer pour des raisons financières au cours des douze derniers mois à des soins dentaires, optiques ou en audioprothèse reconnaissent se tourner plus facilement vers l’offre 100 % Santé. 70 % ont l’intention d’y avoir recours, contre 49 % pour les personnes n’ayant pas eu besoin de renoncer à des soins.

Plus globalement, quatre répondants sur cinq admettent avoir un besoin dans au moins un des trois domaines de santé couverts au cours des douze mois précédant l’étude (dont 24 % pour des appareils auditifs). Parmi ces sondés, 35 % comptent avoir recours au panier remboursé.

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