Les audioprothésistes sont décidément scrutés en ce moment. Après la DGCCRF qui vient de terminer une série de contrôles, c’est le magazine 60 millions de consommateurs qui publie une enquête de sept pages, dans son numéro d’octobre. Bilan : il existe de fortes disparités dans la « qualité relationnelle » et dans « les prix et les modèles d’aides auditives proposés », écrit la journaliste Adélaïde Robert, à l’issue de cette investigation qui a porté sur 69 rendez-vous et a mobilisé 19 enquêteurs, souffrant tous de presbyacousie.
Mais, une fois n’est pas coutume, avant d’en exposer les résultats, la journaliste commence par une bonne note : « Les résultats révèlent un fort pourcentage de satisfaction des panélistes vis-à-vis des audioprothésistes », écrit-elle, précisant que « beaucoup ont été heureusement surpris du temps qui leur a été consacré et ont jugé avoir été correctement informés ».
Puis l’analyse pointe « d’importants bémols ». Sur plusieurs aspects, le magazine et la DGCCRF sont à l’unisson : devis mal rédigés ou absents, diplôme non affiché ou, comme l’avait aussi noté TF1, dénigrement des appareils de classe I. Les choses sont encore plus problématiques quand l’enquête sous-entend un exercice illégal de la profession, lorsque rien ne permet d’affirmer que c’est bien un audioprothésiste diplômé qui s’est chargé de réaliser l’anamnèse, l’audiométrie et son interprétation (18 cas sur 69).
En outre, l’enquête relève un important manque de sérieux dans la prise en charge du patient : une audiométrie tonale n’a été réalisée que dans 42 cas sur 69, et une audiométrie vocale dans seulement 24 cas !
Le reste de l’enquête porte davantage sur des aspects concurrentiels : différences dans le service offert, sur les prix d’une enseigne à l’autre, sur les conditions tarifaires des accessoires et piles... Et, comme un symbole, tant cette question est sujette à débat dans le secteur aujourd’hui, l’article se termine par ce conseil adressé aux patients : « Attention aux fausses promotions ! »