8e Semaine de la santé auditive au travail : « Stop [au bruit], on bosse ! »

Du 16 au 21 octobre 2023, l’association JNA organise la Semaine de la santé auditive au travail, événement visant à éclairer, sensibiliser et agir pour un écosystème professionnel respectueux de la santé auditive et du bien-être. En amont de cette 8e édition, le comité organisateur a dévoilé les résultats de sa nouvelle étude réalisée par l’Ifop.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
sante au travail

« Stop [au bruit], on bosse ! ». C’est sur cette injonction que le Pr Jean-Luc Puel, président de l’association JNA, a ouvert la conférence inaugurale de la 8e Semaine de la santé au travail, qui se tiendra du 16 au 21 octobre. L’exposition sonore en milieu professionnel est en effet un enjeu majeur. De plus, l'évolution des espaces de travail et l’émergence du télétravail exposent les actifs à des niveaux de bruit excessifs avec des effets négatifs sur leur audition et leur bien-être mental. Une étude de l’Ademe réalisée en 2021 pour le Conseil national du bruit évalue le coût social du bruit en France à 147 milliards d’euros dont 21 en milieu professionnel. « La surdité impacte le bon fonctionnement des entreprises, a rappelé Jean-Luc Puel. Les salariés qui ont des problèmes d’audition ont des risques d’accidents professionnels plus élevés. Dans une entreprise, si vous n’entendez pas les signaux d’alerte, les consignes, vos collègues, il y a une augmentation des conflits sociaux. Enfin, au-delà de la santé auditive, le bruit impacte la santé en général. Ainsi, lutter contre le bruit, c’est améliorer les conditions de travail, mais surtout améliorer les relations sociales, la santé des salariés. Et cette entreprise apaisée sera bien plus rentable. »

Le parrain de cette 8e édition de la Semaine de la santé auditive au travail, Robin Réda, président du Conseil national du bruit (CNB), a insisté quant à lui sur l’importance d’une « prise de conscience collective » des risques associés au bruit, « dont les conséquences, si elles sont parfois insidieuses, n’en sont pas moins réelles ». « Elle doit concerner tous les acteurs, les employés eux-mêmes – les premiers concernés –, les employeurs, les décideurs politiques – dont la prise de conscience reste assez timide – », a-t-il ajouté. Et d’annoncer : « La lutte contre le bruit, et particulièrement au travail, est l’un des grands chantiers des années à venir. Le CNB prendra sa part et engagera dans prochains mois une campagne nationale d’information et de sensibilisation. »

Un des moments-phare de cette conférence inaugurale a été la restitution des résultats du nouveau baromètre JNA/Ifop sur le bruit, la santé auditive et la qualité de vie au travail. Romain Bendavid, directeur de l'Expertise Corporate & Work Experience de l’Ifop, en a présenté les principaux enseignements :

52 % des actifs se disent gênés par le bruit sur leur lieu de travail (64 % parmi les ouvriers).
60% des télétravailleurs 2 à 3 jours par semaine sont gênés par le bruit.
6 % C’est la part des actifs pour lesquels le risque de surdité lié au bruit et aux nuisances sonores sur leur lieu de travail constitue une préoccupation prioritaire.
Top 3 ... des sources de bruit les plus gênantes au travail :
  1. Le bruit provenant de l’extérieur des locaux (20 % le citent en premier) ;
  2. Les conversations entre collègue (15 % le citent en premier) ;
  3. Les matériels utilisés (15 % le citent en premier)
1/4 C'est la part des actifs qui indiquent que le bruit au travail impacte leur vie privée.
45 % des actifs indiquent que le bruit et les nuisances sonores au travail ont au moins une répercussion sur leur audition (33 % ont une gêne auditive, 30 % des acouphènes et 25 % une surdité). Cette part monte à 50 % chez les moins de 35 ans. 60 % estiment que le bruit et les nuisances sonores au travail ont des répercussions en termes de fatigue et 50 % de stress.
49 % Près de la moitié des actifs indiquent que le bruit et les nuisances sonores peuvent être à l’origine d’incompréhension avec les personnes qui les encadrent. 45 % évoquent de l’agressivité dans les échanges et 44 % des tensions ou conflits.
51 % C'est la part des salariés qui disent que les enjeux du bruit et des nuisances sonores sont suffisamment pris en compte par leur employeur. 31 % considèrent que leur employeur a mis à leur disposition des protecteurs individuels contre le bruit ; 22 % un dépistage de l’audition et 20 % des sessions d’information et de sensibilisation.
53 % des actifs indiquent avoir réalisé un test auditif et 52 % avoir consulté un médecin. 51 % ont demandé un équipement de protection individuelle contre le bruit au travail.
64 % jugent que la possibilité de travailler dans un environnement sonore moins bruyant joue un rôle important dans le fait d’avoir recours au télétravail (ils sont 75 % chez les moins de 35 ans).

Newsletter

Newsletter

La newsletter Audiologie Demain,

le plus sûr moyen de ne jamais rater les infos essentielles de votre secteur...

Je m'inscris