À l’essentiel… avec Thomas Lasserre, directeur santé Audika

La mise en place, en septembre 2022, d’une direction santé chez Audika est le point d’orgue du travail de fond mené par Thomas Lasserre et son équipe depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Ludivine Aubin-Karpinski

Thomas Lasserre
Pourquoi créer une direction santé chez Audika ?

Fin 2013, j’ai réalisé un audit qui a révélé un déséquilibre entre une stratégie de communication grand public très forte d’Audika et un relationnel insuffisant avec les ORL. Il me semblait crucial de gagner en proximité avec nos prescripteurs. Ces derniers ont besoin de pouvoir se référer à des partenaires de confiance. La mise en place du 100 % Santé a ensuite renforcé la dimension santé en audioprothèse et modifie profondément le secteur. Le renforcement de notre politique médicale illustre cette évolution et notre souhait de nous préparer aux changements à venir ; il ne s’agit pas d’un aboutissement mais d’un point de départ.

À ce diagnostic, quel traitement avez-vous apporté ?

Le travail qui a précédé la création de la direction santé chez Audika – et qui va se poursuivre – vise à renforcer les liens entre nos audioprothésistes et le corps médical. Notre nouvelle politique médicale repose sur une équipe de professionnels passionnés. Les relations médicales ont été confiées à Lucie Chaminade. En tant que partenaire de la communauté ORL, nous soutenons tous les congrès et proposons un programme de formation dédié aux médecins, en partenariat avec les CHU. Animé par Dominique Gié depuis 2017, il constitue le cœur de notre politique médicale.

Le pôle métier, porté par Vincent Krause, couvre la formation des audioprothésistes et les pôles d’expertise. Quant au pôle scientifique, il repose sur Cyrille Coudert – qui coordonne également le programme de développement des Laboratoires d’expertise auditive (LEA) –, Jonathan Flament et Fabrice Giraudet. Tous trois ancrent Audika dans le monde de la recherche, notamment au travers de partenariats avec des labos, des universités et des CHU.
Enfin, le dernier pilier important de la direction santé concerne l’équipement des cabines de nos audioprothésistes.

Pensez-vous qu’il y ait un problème d’accès aux prescripteurs aujourd’hui ?

La fin de la dérogation qui permettait aux médecins généralistes de primo-prescrire des aides auditives vient contredire l’esprit du 100 % Santé et les problèmes de démographie médicale. La filière n’est pas organisée pour se passer de cet accès à la prescription. Les patients ne savent pas que les généralistes ne peuvent plus primo-prescrire, les médecins sont eux-mêmes peu informés, les audioprothésistes n’ont pas les moyens de savoir si les prescriptions viennent de médecins formés ou non… Une révision des règles est inéluctable pour garantir un accès le plus large. Bien que l’appareillage auditif ne relève pas d’une urgence médicale, le moindre délai est toujours trop long. Faire attendre un patient hypothèque la réussite de l’appareillage et va à l’encontre des recommandations en termes de précocité de prise en charge.

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