À Marseille, le Créa ferme jusqu’à nouvel ordre

Le Centre régional de l’évaluation de l’audition, à Marseille, a fermé ses portes la semaine dernière. Un événement qui a créé l’émoi. Mais il pourrait rouvrir prochainement.

Par Bruno Scala

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L’annonce avait fuité sur les réseaux sociaux : début avril, Catherine Daoud, présidente du Cisic, annonçait la fermeture du Centre régional de l’évaluation de l’audition (Créa), situé à l’hôpital de la Timone de Marseille, et chapeauté par le Pr Stéphane Roman et la Dr Anne Farinetti. « Je partage l'inquiétude des pédiatres et des néonatologues en charge du suivi des enfants à risque de surdité », écrivait-elle sur Linkedin. Le Créa est en effet en charge du suivi des enfants qui ont été dépistés en maternité, et pour lesquels il a été détecté un trouble de l’audition. 

Je ne peux pas cautionner une situation qui ne nous permet pas de faire du bon travail. Mieux vaut ne pas le faire.

Pr Richard Nicollas, chef de service ORL pédiatrique de l'hôpital de la Timone

La raison de cette fermeture ? Le bruit ! « Nous souhaitons changer de locaux en raison, en plus des problèmes de vétusté, des nuisances sonores, explique le Pr Richard Nicollas, chef du service ORL pédiatrique, dont dépend le Créa. Le centre est situé dans un couloir en cul-de-sac, volontairement, afin qu’il n’y ait pas de passage. Mais, il y a pas mal d’années, on avait prêté de façon “transitoire” deux pièces pour la pédopsychiatrie de liaison. Ce transitoire a duré. Or cette activité concerne des troubles aigus avec des enfants qui crient dans les couloirs... Et plus récemment, des travaux assez lourds ont été entrepris sur site. » Pour le Pr Nicollas, c’est la goutte d’eau. Dans ces conditions, certains tests sont en effet difficilement interprétables. Le chef de service a préféré fermer le Créa jusqu’à nouvel ordre et prévenir l’AP-HM et les services en dehors, qui lui envoyaient des patients : « Je ne peux pas cautionner une situation qui ne nous permet pas de faire du bon travail. Mieux vaut ne pas le faire. »

Un projet de relocalisation avait bien été validé, « mais dans le cadre de la restructuration de l’hôpital adulte et des priorités nous sont passées devant... », se désole l’ORL. Néanmoins, depuis l’annonce de cette fermeture, les choses bougent, et pourraient bien se régler dans les semaines à venir. Un autre projet est en effet en discussion entre l'équipe médicale et la direction pour trouver une solution rapide. 

En attendant, les urgences restent néanmoins traitées : « Bien sûr, pour les cas qui ne peuvent pas être pris en charge ailleurs, nous avons bloqué trois chambres de l’hôpital de jour de chirurgie pédiatrique dans lesquelles on peut faire des tests d'évaluation, explique Richard Nicollas. Mais cette situation est problématique pour l’aval du dépistage de la surdité. On réoriente nos patients, mais il y en aura inévitablement qui passeront entre les mailles du filet. » 

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