Améliorer la prise en charge par le psychologue non spécialiste

La Fondation Pour l’Audition (FPA) et la Fédération française des psychologues et de la psychologie (FFPP) souhaitent sensibiliser davantage les psychologues non spécialistes de la surdité. Arnaud Porte, directeur du Pôle pour le quotidien de la FPA, et Benoît Schneider, président honoraire de la FFPP, expliquent les tenants et les aboutissants de cette initiative.

Propos recueillis par Stéphane Davoine
(c)sommersby AdobeStock

Audiologie Demain : Pourquoi avoir initié cette collaboration entre la FPA et la FFPP ?

Arnaud Porte : Au-delà du fait que la surdité est un handicap complexe, qui se différencie d’autres handicaps par des conséquences très spécifiques, la Fondation a constaté que le contexte sanitaire récent avait accentué certaines difficultés pour des personnes malentendantes et qu’il fallait renforcer leur accompagnement psychologique. Les personnes sourdes ou malentendantes peuvent consulter pour tout autre chose que leur surdité, le psychologue ne disposant pas nécessairement des grilles de lecture pour une prise en charge optimale. Dans ce contexte, la FPA a trouvé chez la FFPP un interlocuteur intéressé par le champ des surdités et l’opportunité d’améliorer les pratiques professionnelles de ses adhérents et de l‘ensemble de la communauté non spécialiste.

Benoît Schneider : La collaboration entre la FPA et la FFPP est novatrice. Les patients confrontés à la surdité peuvent consulter des psychologues spécialistes de ce handicap. mais, comme le souligne Arnaud Porte, ces personnes sont aussi amenées à rencontrer des psychologues pour des raisons extérieures au champ de la surdité, laquelle vient toutefois imprégner les problématiques et la façon d’y répondre. Donc, les psychologues que nous souhaitons toucher sont les non spécialistes de la surdité. Ils peuvent être confrontés à ce handicap, quelquefois occulté par le patient et qui, lorsqu’il est connu du psychologue, le met encore au défi. Sans réseau identifiable de psychologues spécialistes de la surdité, ceux qui ne le sont pas sont souvent démunis.

AD : Comment avez-vous identifié les enjeux ?

B.S. : Un contact initial entre la FPA et la FFPP a eu lieu en avril 2021 afin de constituer un premier réseau de psychologues spécialistes. Une convention liant nos deux organisations a été signée en janvier 2022. Puis, deux webinaires de trois heures ont été organisés en mars 2022 afin de proposer un panorama de l’ensemble des problématiques et d’appréhender de façon plus fine les demandes sur le terrain.

A.P. : Ces deux webinaires ont marqué l’intérêt des professionnels car ils ont réuni 235 psychologues qui nous ont donné de bonnes pistes de travail. Il faut maintenant prioriser les thématiques et trouver un réseau d’intervenants experts qui sensibiliseront et formeront les psychologues non spécialistes.

AD : Avez-vous déjà déterminé le fond et la forme des actions à mener ?

A.P. : C’est l’objet de notre prochain comité de pilotage prévu en juin. Différents formats devraient voir le jour avant la fin de l’année, que ce soient des webinaires de sensibilisation ou des formations inscrites de façon plus prégnantes au catalogue de la FFPP.

B.S. : S’il est difficile d’avancer des thèmes précis pour le moment, une voie d’entrée est de constater qu’on traite différemment par exemple l’accueil des tout-petits, des personnes au travail et des seniors. Une enquête en cours nous aidera à déterminer dans quelle mesure nous privilégierons plutôt des domaines très précis ou des approches élargies pour des publics plus étendus. Le but est de répondre précisément aux besoins des psychologues non spécialistes.

Newsletter

Newsletter

La newsletter Audiologie Demain,

le plus sûr moyen de ne jamais rater les infos essentielles de votre secteur...

Je m'inscris