28 Mars 2025

Anatomie d’un fraudeur en audioprothèse

En se fondant sur les données de l’Assurance maladie, six étudiants de l’école des Mines Télécom de Brest ont, à la demande du SDA, identifié plusieurs caractéristiques typiques des fraudeurs. Deux d'entre eux ont présenté les résultats de cette enquête lors du 45e congrès des audioprothésistes.

Par Violaine Colmet Daâge
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Des ordonnances récentes, des prescripteurs éloignés et des patients plus jeunes : tel est le portrait-robot de l’établissement fraudeur, dressé par les étudiants de l’IMT Atlantique (école des Mines Télécom de Brest). Une analyse réalisée à la demande du SDA et dont les résultats ont été présentés lors du Congrès des audioprothésistes par Clément Leriche et Robin Morgand.

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Clément Leriche et Robin Morgand, étudiants à l’IMT Atlantique (école des Mines) de Nantes.
En comparant les caractéristiques des établissements réclamant des remboursements à l’Assurance maladie, les deux étudiants ont identifié plusieurs incohérences susceptibles de trahir une potentielle fraude. Selon leur enquête, un établissement moyen équipe chaque année 169 patients âgés de 73 ans en moyenne, pour un chiffre d'affaires de 223 850 euros. Les patients optent majoritairement pour les classes 2 (64 %) et sont adressés par 35 prescripteurs différents (dont 35 % de généralistes et 65 % d’ORL). La date de délivrance ou l’éloignement du prescripteur fournissent aussi de précieux indices.

Ils ont ensuite estimé le nombre de remboursements atypiques afin d’établir quels indicateurs d’anomalies semblaient les plus pertinents pour prévenir et investiguer la fraude. Leur enquête révèle ainsi que l’indicateur le plus significatif de risque de fraude est le délai entre la prescription et la facturation (un délai très court étant associé à un risque de fraude). L’éloignement du prescripteur, le pourcentage d’ORL, ou encore l’âge moyen des patients sont aussi révélateurs. « Mais attention, un établissement atypique n’est pas forcément un établissement fraudeur », ont-ils insisté, rappelant que leur base de données était anonymisée et donc invérifiable. « Les résultats doivent toujours être confrontés à l’avis d’un expert. » Sur l’ensemble de leur base de données regroupant 4 774 379 transactions, 47 742 (soit 1 %) pouvaient receler des anomalies pour des pertes potentielles de 55,5 millions d’euros.

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