Cet article a été édité suite à une conférence de presse le 15/10/2024
Comment s’assurer de la satisfaction au long cours des utilisateurs d’aides auditives ? Le suivi règlementaire – deux rendez-vous lors des 30 jours de la période d’essai, trois durant la première année de suivi, puis deux recommandés annuellement – n’est pas toujours suffisant et certains patients atypiques peuvent requérir des orientations plus fréquentes sans toujours en faire la demande explicite. En outre, les questionnaires patients promis par l’Assurance maladie et prévus dans l’arrêté du 14 novembre 2018 ne sont toujours pas prêts.
Pour un suivi calibré en fonction des besoins, Audilab se dote aujourd’hui d’« Audilab 7/7 », une application établissant un lien continu entre l’audioprothésiste et le patient. « Parallèlement aux mesures audiométriques, cet outil compilera des informations sur le ressenti et la perception de l’appareillé tout au long de son parcours de soins, et permettra ainsi d’enrichir notre relation avec lui », précise François Dejean, audioprothésiste à Montpellier et coordonnateur de la mise au point d’Audilab 7/7.Enrichir la relation avec le patient
Dans la pratique, le patient débute son rendez- vous initial aux côtés de l’assistante du centre. Via une tablette, il fait ses premiers pas sur Audilab 7/7 en répondant aux 40 questions de l’anamnèse, au questionnaire du ressenti du handicap (HHIE-S) et à celui des besoins (COSI). Le tout en une dizaine de minutes à peine. « Fort de cette vision d’ensemble, l’audioprothésiste peut concentrer sa consultation sur les points qu’il estime prioritaires et ainsi valider une anamnèse qu’Audilab souhaite parfaite », indique Benoît Roy, président fondateur d'Audilab et audioprothésiste. Installée sur le téléphone du patient, l’appli permettra, quelques jours après le premier rendez-vous, la réception de trois questions visant à vérifier le démarrage adéquat de l’essai, puis, au moment de la facturation, celle du questionnaire IOI-HA afin de mesurer la satisfaction. Une étape du parcours chère à François Dejean, qui a par ailleurs constitué un groupe de travail sur ce sujet à la Société française d’audiologie.
Entrée unique
Auparavant, la collecte de ces données se faisait sur divers supports, papiers ou numériques. « Avec ce nouvel outil, nous disposons d’une entrée unique permettant de centraliser toutes les informations et de construire, en respect des règlementations sur la protection des données personnelles, une base de données pour enrichir nos connaissances, mener des études rétrospectives et caractériser des profils audiométriques », souligne Julie Bestel, audioprothésiste et responsable scientifique du réseau.
À tout moment, l’application permet d’adresser un questionnaire à un patient ou à des profils particuliers. « Le patient est tracé, ce qui permet à l’audioprothésiste de recevoir des alertes, d’intervenir rapidement et, au final, d’avoir un suivi plus régulier pour ceux qui le nécessitent », fait valoir François Dejean. L’utilisateur bénéficie d’autres services comme la possibilité d’échanger à distance avec son audioprothésiste, un carnet de notes numérique, un accès vers la boutique en ligne ainsi qu'une fonction pour envoyer des enregistrements de scènes sonores qui le mettent en difficulté. Des fonctions qui ne sont pas figées puisque l’outil est évolutif et s’enrichira d’années en années.
Une interface simple d'utilisation permet à l'audioprothésiste de visualiser l'utilisation que les patients font de l'application et d'être aerté quand un patient signale un problème.
« Pour l'audioprothésiste, c'est un gain de temps, assure Benoît Roy, PDG d'Audilab, puisque cela permet de simplifier certaines questions et surtout réponses lors de l'anamnèse, et d'entrer directement dans le vif du sujet par la suite. »
Environ 10 mois après le lancement de l'application, plus de 8 600 patients Audilab l'utilisent. Et ces effectifs augmentent d'environ 1 000 patients chaque mois, rapportait François Dejean, lors d'une conférence de presse le 15 octobre 2024. Environ 9 patients sur 10 sont favorables à l'utilisation de cet outil. Benoît Roy ambitionne que cette application s'inscrive dans la « routine » et que tous les patients Audilab finissent par l'utiliser.