Cannes you hear me ?

Pour la deuxième année consécutive, les Assises Face et Cou se sont tenues sur la Croisette. Formation pratique et soleil étaient au rendez-vous de ces 26es rencontres. L’occasion d’une mise au point sur l'avancée des réflexions du groupe de travail sur le parcours de soins en audiologie.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
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Castillo
Le Pr Laurent Castillo, président des Assises Face et Cou
L’ORL et l’audioprothèse ont désormais leur festival. Les Assises Face et Cou tenaient leur 26e édition, du 1er au 3 février 2024, à Cannes. L’événement a rencontré une fois de plus un franc succès dont se réjouit le Pr Laurent Castillo, son président : « Nous avons distribué près de 3 700 badges, un score encore jamais atteint en 34 ans ». Plus de 2 100 ORL parmi lesquels des internes ont fait le déplacement. Quant aux audioprothésistes, ils sont venus en nombre : ils étaient 700 à se former et visiter la salle d’exposition.

Ces 26es Assises offrent une « réunion unique des ORL et des audioprothésistes », aux yeux du Pr Castillo, avec, dans les deux salles dédiées à l’audiologie et l’audioprothèse, des sessions animées par un binôme ORL ou chercheur et audioprothésiste, « pour digérer la science et la retranscrire pour améliorer les pratiques de tous les professionnels ».

cours

Cette interdisciplinarité de plus en plus prégnante au fur et à mesure des éditions a trouvé sa parfaite expression dans le « cours intensif commun ORL - audioprothèse » qui s’est tenu le jeudi 1er février dans la salle Lumière, où sont remises les palmes lors du festival de Cannes. « L’objectif était de faire un point d’étape du 100 % Santé et d’ouvrir la discussion sur les difficultés qui ont pu survenir dans la mise en application du parcours de soins envisagé », comme l’a précisé en introduction, le Pr Nicolas Guevara, l’un des fondateurs des Assises d’audioprothèse, qui animait cette session. « Faut-il revoir l’arrêté de 2018 pour modifier les règles de prescription ? », s’est interrogé l’ORL niçois devant « l’échec manifeste de la formation des médecins généralistes à l’otologie ». « Le but est que les spécialistes de l’audition, ORL et audioprothésistes, forment un duo et que tous rament dans le même sens pour améliorer la qualité des soins », a-t-il ajouté.

C’est ce que se sont employés à démontrer, lors de leur présentation commune, deux membres du groupe de travail sur le parcours de soins en audiologie, la Pr Cécile Parietti-Winkler, présidente du Collège d’ORL et secrétaire générale du CNP d’ORL, et Brice Jantzem, président du SDA. Face aux besoins croissants et à la préoccupante démographie des ORL – « en 2023, la moitié des prescriptions réalisées par les ORL le sont par des professionnels de plus de 60 ans » –, tous deux ont annoncé l'identification de deux catégories de patients « en marge du 100 % Santé » : les patients presbyacousiques habitant dans les zones sous-denses et les sujets âgés en perte d’autonomie.

Pour les premiers, le groupe de travail finalise l’élaboration d’une expérimentation nationale ; elle cible les personnes de plus de 60 ans suspectes de presbyacousie isolée, habitant en zones sous-denses. Un curseur d’un trajet de plus 60 minutes entre le domicile et le cabinet de l’ORL le plus proche et/ou de plus de 6 mois de délai de RDV a été retenu à ce stade. Concernant les seconds « oubliés de la réforme », les personnes en perte d’autonomie, une expérimentation article 51 est également envisagée. « Ce travail commun est une pierre inaugurale et il y en aura d’autres pour garantir la pertinence de la prise en charge et la qualité des soins pour le bénéfice de nos patients », a commenté la Pr Parietti-Winkler.

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