AD : Quelle est la spécificité de l’Otoforum par rapport aux autres manifestations de la discipline ?
Jean-Pierre Lavieille (JPL) : Il s’agit du rendez-vous de l’otologie et oto-neurologie française. Cette manifestation, qui a lieu tous les deux ans, traite des avancées technologiques, diagnostiques et thérapeutiques dans les domaines de l’audition, de la fonction faciale et de l’équilibre. C’est un congrès resserré autour d’une surspécialité, ce qui en fait un moment convivial et familial en même temps qu’informatif, avec un haut niveau scientifique. Il est aussi propice aux vrais échanges ; on peut s’y dire ce que l’on n’ose pas exprimer ailleurs. Tous les CHU sont présents, tant parmi les orateurs que les participants, sans qu’il y ait de clivage universités/villes.
AD : Quels seront les temps forts et nouveautés de cette XIe édition ?
JPL : Nous avons souhaité une édition plus ouverte. Tout d’abord, en donnant la possibilité à nos partenaires industriels d’organiser des ateliers technologiques sur trois heures. Nous réservons à ceux qui le souhaitent des salles dédiées et leur laissons la responsabilité du contenu et toute liberté sur le format. Tous les progrès réalisés dans notre domaine s’appuient également sur les améliorations techniques et nous pensons que ces échanges constituent des accélérateurs en matière de transfert de connaissances.
D’autres sessions de cette édition sont résolument tournées vers l’avenir avec la tenue d’ateliers sur l’enseignement par simulation, sur les nouvelles technologies, telles que les robots chirurgicaux pour l’otologie et l’implant vestibulaire, ou encore sur la médecine virtuelle et le métavers.
Les internes sont nos collègues de demain et le comité d’organisation a décidé, compte-tenu de la loi anti-cadeaux, de leur offrir gracieusement leur inscription, et plusieurs postes de dissection sur rocher synthétique leur sont réservés pendant tout le congrès.
Enfin, dans le même esprit d’ouverture qui caractérise cette édition, nous accueillons cette année des audioprothésistes, orthophonistes et kinésithérapeutes. Nous attendons un peu plus de 500 participants – soit 20 % de plus que les précédents rendez- vous –, dont une centaine de professionnels de ces trois disciplines. Nous avons élaboré un programme très transversal, permettant les échanges entre les ORL et les autres professions du monde de l’otologie, au travers d’ateliers, de tables rondes et de symposiums multidisciplinaires.
AD : Pourquoi cette orientation vers plus de pluridisciplinarité ?
JPL : Il nous a semblé intéressant d’ouvrir notre congrès aux autres professionnels de l’otologie car cela correspond à la réalité du monde de la santé. Le système actuel est traversé par un grand mouvement général de redistribution des tâches entre les professions de santé. Il est important que ces quatre métiers aient des espaces et des temps d’échanges privilégiés pour que chacun bénéficie des compétences des autres et puisse proposer à nos patients les meilleures des prises en charge pour les surdités, les vertiges ou les atteintes de la fonction faciale.