Pourquoi avez-vous souhaité compléter votre formation par ce parcours DPC en otologie ?
Dimitri Dinal : Je suis installé en Martinique depuis deux-trois ans. L’âge de la population augmente et les troubles auditifs deviennent plus fréquents parmi ma patientèle. Or, l’accès aux ORL est de plus en plus compliqué, a fortiori sur l’île. La dernière spécialiste qui exerçait à proximité de mes cabinets est partie. J’avais déjà, plus tôt dans l’année, suivi une formation pour le dépistage de l’apnée du sommeil*. Dans le même esprit, j’ai donc décidé de me former en ORL pour apporter ce service supplémentaire à mes patients. J’ai appris l’existence du parcours en otologie médicale via le site de l’ANDPC, MonDPC.fr, et je me suis inscrit à la formation proposée par ORL DPC qui s’est tenue en juin à Paris. J’ai fait le déplacement pour cela.
Benoît Weeger : À Argenteuil, où je suis installé depuis 2006, mon réseau d’ORL approche de l’âge de la retraite et je suis de plus en plus sollicité par mes patients pour des prescriptions d’appareillage. Or, je n’ai reçu aucune formation dans mon cursus initial pour réaliser ce dépistage ni même simplement interpréter des courbes audiométriques. Ma fille étant audioprothésiste, je suis sensibilisé à la prise en charge des patients presbyacousiques et je me suis donc inscrit à la formation proposée par ORL DPC.
Pensez-vous que la restriction de la primo-prescription aux seuls MG ayant réalisé cette formation est une bonne chose ?
Benoît Weeger : Cette formation en otologie médicale est nécessaire. Sans cela, nous n’avons pas les compétences pour déceler des problèmes ou savoir s’il faut prescrire ou non... Il est important de connaître ses limites pour orienter vers un ORL au moindre doute.
Dimitri Dinal : Les médecins généralistes ne sont pas formés à l’ORL. On traite les otites et les angines, mais pas du tout les troubles de l’audition. Dans mon cursus, j’ai été amené à réaliser une – peut-être deux – audiométries, grand maximum ! Cette restriction permet de garantir la qualité de la prise en charge et d’éviter que certaines personnes soient appareillées à tort.
Qu’avez-vous pensé de la formation ?
Dimitri Dinal : J’ai trouvé le contenu très intéressant et les formateurs, les Dr Denis Ayache et Jean-Michel Klein, pertinents et pédagogues. Et, même si le format sur un jour est idéal compte tenu de ma situation, j’y aurais volontiers consacré une demi-journée voire une journée supplémentaire, le temps de digérer les apprentissages pendant la nuit et d’y revenir le lendemain ou encore de s’attarder sur certains aspects. Il ne me reste plus qu’à me procurer le matériel. Je pourrai alors compléter ma formation par le compagnonnage de 6 mois au cours desquels je dois échanger sur 25 audiométries. N’ayant pas d’ORL autour de moi, les formateurs d’ORL DPC m’ont proposé de le faire avec eux.
Benoît Weeger : C’est une des meilleures formations que j’ai eu l’occasion de faire. Elle est menée par des médecins passionnés et passionnants. 30 % de mes patients ont plus de 60 ans ; je vais désormais pouvoir dépister les troubles de l’audition le plus tôt possible.
* De la même manière qu'ils doivent, depuis le 1er octobre 2022, justifier d’une formation à l’otologie médicale pour primo-prescrire des aides auditives, les médecins généralistes ont l’obligation, depuis le 1er janvier 2021, de valider une formation spécifique pour prescrire des appareils de ventilation par pression positive continue (PPC), utilisés dans le traitement de l’apnée du sommeil.