Dissocier le prescripteur du testeur : un « coup de canif » dans la philosophie de la réforme, selon le SNORL

L’ouverture amorcée par la DGOS à l’occasion du Congrès des audioprothésistes concernant une évolution de l’exercice de la profession fait monter le SNORL au créneau, qui appelle à privilégier la « qualité avant la quantité ».

Par Bruno Scala
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Les annonces que la DGOS a faites lors d’une table ronde au Congrès des audioprothésistes ont plu au SDA. Mais pas au SNORL. Le syndicat des ORL s’est en effet fendu d’un communiqué, le 10 avril, dans lequel il déclare que revenir sur l’interdiction de dissocier le prescripteur du testeur « serait une atteinte grave au travail qualitatif entrepris depuis 3 ans et un "coup de canif" dans la philosophie même de la réforme visant à promouvoir la qualité de l'appareillage auditif en France ».

Lors de la table ronde, Julie Pougheon, de la DGOS, s’est en effet engagée à « examiner l'opportunité de permettre aux professionnels de santé prescripteurs d'utiliser un audiogramme qui pourrait être réalisé par un audioprothésiste ». Selon le SNORL, le motif de cette mesure est uniquement financier et vise à augmenter les ventes des aides auditives. Or, pour le syndicat, l’objectif quantitatif a déjà été atteint, « grâce en bonne partie à l’engagement des ORL », mais « reste maintenant à atteindre les objectifs qualitatifs promis par la réforme », qui, eux, sont « très loin » de l’être. Le SNORL attend notamment que soit consolidé le travail sur l’amélioration de la qualité de l’appareillage, le suivi, et l’évaluation du service rendu – à ce sujet, on attend toujours les questionnaires patients. Et de conclure : « Le SNORL se battra toujours pour favoriser la qualité du soin avant la quantité ».

Notons néanmoins que les audioprothésistes ne proposent pas d’interpréter l’audiogramme, mais de réaliser l’acte technique (pour lequel ils sont souvent mieux équipés), au même titre, comme illustrait Brice Jantzem, président du SDA, que les infirmières font une prise de sang avant qu’un médecin l’analyse. En pratique, c’est d’ailleurs ce qui se fait dans les hôpitaux : l’ORL fait réaliser l’audiométrie – l’acte, et non l’interprétation – par un audiométriste (un infirmier ou un audioprothésiste généralement), sous sa supervision.

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