« Et ça continue encore et encore… »

« … c’est que le début… » La filière auditive pensait sans doute, avec la mise en place du 100 % Santé, avoir fait le plus dur. Las, les débats qui agitent aujourd’hui le secteur le montrent bien : loin d’être une fin en soi, cette réforme n’est qu’une étape dans sa restructuration. Pas un congrès professionnel qui n’évoque les nouveaux chantiers, indispensables pour garantir le succès sur le long terme de la réforme. Ils sont nombreux : l’adéquation des effectifs des ORL, audioprothésistes et orthophonistes avec les besoins de santé, la pertinence de la prescription, de l’adaptation et du suivi, l’adéquation entre les besoins des patients et la technologie, le maintien d’une bonne observance, une interdisciplinarité accrue et la mise en place de garde-fous, nécessaires pour éviter tout risque de dérapage.

D’autres étapes arrivent, tout aussi structurantes et propres à révolutionner le secteur. Dans les tuyaux notamment, le très attendu rapport de l’Igas dont les recommandations entraîneront très certainement de profonds changements, en termes de qualité de la formation, de compétences des professionnels, de relations entre les différentes professions... Peut-être, entre autres propositions, suggérera-t-il la création d’un ordre des audioprothésistes, idée en faveur de laquelle le SDA s’est récemment prononcé et que le Collège national d’audioprothèse a inclus à son programme de communications pour le 26^e EPU. Mais ça n’est pas tout ! L’accès direct aux soins orthophoniques (et d’autres hors audiologie) sur le point d’être voté dans le cadre du PLFSS annonce aussi des bouleversements. Il en va de même du rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie. Il doit se prononcer sur l’idée d’une Grande sécu, notamment. Quel serait alors l’impact sur la réforme ?

La filière n’a pas attendu le rapport de l’Igas pour aborder les sujets qui fâchent. Gageons qu’elle sera préparée aux changements qui s’annoncent...