Exit la prévention ?

Par Ludivine Aubin-Karpinski & Bruno Scala
edito vert

NB : Cet édito a été écrit avant la nomination de Frédéric Valletoux comme ministre délégué en charge de la Santé et de la... Prévention, signant le retour de ce terme dans l'intitulé du sous-ministère. Peut-être Gabriel Attal nous lit-il !

Le 11 janvier, le Premier ministre Gabriel Attal a nommé Catherine Vautrin au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Elle hérite d’un « super ministère », né de la fusion de trois maroquins présents dans le précédent gouvernement, mais amputé du mot « Prévention ».

Alors que la perte d’un ministère de plein exercice laisse déjà craindre la relégation de la santé au second plan des priorités du gouvernement, la disparition de la prévention de l’intitulé interroge sur la place que celle-ci tiendra dans le nouveau ministère.

Pourtant, il y a peu encore, la prévention constituait l’alpha et l’oméga de la politique santé d’Emmanuel Macron. Elle figurait parmi les piliers de son programme santé pour l’élection présidentielle de 2022 ; dans ses vœux aux soignants, en janvier 2023, il en faisait la « pierre angulaire du système de santé ». « Pour la première fois, vous avez un ministre de la Prévention et de la Santé. Et ça, c’est indispensable parce que tout ce qu’on prévient, c’est évidemment ce qu’on évite de soigner ensuite. Et c’est un investissement rentable pour la Nation et rentable pour la santé collective », expliquait-il à cette occasion. Ce qui était « indispensable » hier serait-il dispensable aujourd’hui ?

En santé comme en audiologie, le virage vers le préventif peine à se faire. Alors que les preuves des liens entre audition et cognition se multiplient et à l’heure où une nouvelle étude démontre que l’appareillage auditif augmente l’espérance de vie, il semble anachronique de faire si peu cas de la prévention... Manque une volonté politique. Où en est la grande loi autonomie ? Quid des rendez-vous de dépistage et de prévention de la surdité aux âgés clés, qui figuraient dans le plan « Vieillir en bonne santé 2020-2022 » porté par Agnès Buzyn... en 2020 ?

Espérons qu’Agnès Pannier-Runacher, pressentie pour seconder Catherine Vautrin en tant que ministre déléguée en charge de la Santé, saura ne pas oublier son versant préventif.

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