Guy Le Her, l’un des fondateurs de l’audioprothèse moderne, est mort à l’âge de 95 ans

Il a contribué à créer et organiser la profession d’audioprothésiste, posant les fondations du métier tel qu’il est encore exercé aujourd’hui. Guy Le Her s’est éteint le 24 avril 2023.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
GLH

C’est un pan de l’histoire de l’audioprothèse qui s’achève. Guy Le Her s’est éteint le 24 avril 2023, à l’âge de 95 ans. Opticien de formation – il était l’un des trois fondateurs de Krys –, il découvre l’audioprothèse en rachetant en 1958 un magasin d’optique et d’acoustique à Rouen. Il est également l’un des pères de l’audioprothèse, aux côtés notamment de Joanny Vayssette, Jacques Dehaussy, Paul Veit et René Bussière, avec lesquels il fonde, en 1959, le Syndicat national des audioprothésistes, puis en 1963, le Syndicat national unifié des audioprothésistes, néologisme proposé par Paul Veit et Joanny Vayssette (qui ont hésité avec le terme d'«audiologiste »).

À l'origine de la loi de 1967

Surtout, il crée la profession, grâce à la mobilisation des députés et médecins Berger et Chalopin, en participant à l’élaboration de la loi N° 67-4 du 3 janvier 1967 : « Est considérée comme exerçant la profession d'audioprothésiste, toute personne qui procède à l'appareillage des déficients de l'ouïe. Cet appareillage comprend le choix, l'adaptation, la délivrance, le contrôle d'efficacité immédiate et permanente de la prothèse auditive et l'éducation prothétique du déficient de l'ouïe appareillé. La délivrance de chaque appareil de prothèse auditive est soumise à la prescription médicale préalable et obligatoire du port d'un appareil, après examen otologique et audiométrique tonal et vocal. »
Ce texte portera un coup d’arrêt à l’exercice itinérant de l’audioprothèse, largement pratiqué à l’époque, en imposant l’exercice dans un local réservé et aménagé à cet effet.

Guy Le Her contribue également à homogénéiser et relever le niveau de la formation des professionnels en créant le diplôme d'État d'audioprothésiste délivré par les facultés de médecine ou de pharmacie. Il impose la détention de ce diplôme ou du diplôme d'État de docteur en médecine pour exercer l'audioprothèse.

Il a toute sa vie eu à cœur l'intérêt de la profession, porté par une vision qualitative et moderne de l'audioprothèse et « l'art de l'appareillage ».

Il est enfin le père de François Le Her, président d'honneur du CNA, et le grand-père de Céline Roy, audioprothésiste également.

Les obsèques auront lieu le 3 mai à 15h à la Cathédrale de Rouen.

Audiologie Demain s’associe à la peine de ses proches.

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