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En amont de sa Journée nationale de l’audition qui se tient aujourd'hui, le 10 mars 2022, l’association JNA a présenté les résultats de sa nouvelle enquête Ifop, intitulée « Bruit et santé : les décibels de la discorde ». Présentée par Marie Fevrat, de l'institut de sondage, et Sébastien Leroy, responsable Communication et Partenariats de la JNA, l’étude a révélé l’inquiétude des Français, plus particulièrement des jeunes, face à la surdité. Près d’un jeune de moins de 35 ans sur deux se dit soucieux de son audition. Elle montre aussi que ces derniers sont particulièrement sensibles au bruit. « C’est très surprenant de voir que les jeunes, plus que les autres, manifestent une gêne et ne supportent plus le bruit ; c’est assez contre-intuitif », a constaté le Pr Jean-Luc Puel, président de la JNA. Mais le bruit ne concerne pas uniquement la santé auditive, a rappelé le neuroscientifique, en écho aux impacts du bruit sur la qualité de vie, le sommeil, les risques d’accidents vasculaires, etc. « Aujourd’hui, il faut penser la santé comme une globalité et l’audition fait partie de cette santé globale », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, alors que la santé auditive figure en 5e position des sujets d’inquiétude des Français, l’étude montre que plus d’une personne sur deux (55 %) juge être mal informée sur les surdités et les acouphènes ; 18 % des personnes sondées reconnaissent même ne pas l’être du tout. Les personnes interrogées pensent l’être davantage à propos de la Covid-19 (81 %), des addictions liées à la cigarette (78 %) et à l’alcool (77 %). Les surdités et les acouphènes n’arrivent qu’en 12e position sur ce point.
2/3
Deux tiers des Français interrogés avouent être personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores, dont 17 % ayant répondu « Oui, souvent ». Parmi eux, 70 % sont des femmes, 69 % des 50-64 ans, 75 % des télétravailleurs et 79 % résident en agglomération parisienne. Globalement, un tiers de ces personnes sont plutôt gênées la journée. Une tendance qui s’est inversée depuis 2016, les Français se sentaient alors plus dérangés par le bruit la nuit.
2/3
C’est la part des moins de 35 ans qui admettent que le bruit et les nuisances sonores entraînent une perte de concentration (+ 6 points par rapport à l’ensemble des répondants), de la fatigue, une irritabilité (+ 8 points) et des maux de tête (+ 15 points). Sur toutes les réponses proposées (stress, gêne auditive, troubles du sommeil, perte de morale, sifflements...), les jeunes se sentent plus impactés par les nuisances sonores que l’ensemble des Français.
Près de 8 sur 10
C’est la part des Français interrogés qui n’évoquent pas les effets du bruit sur leur quotidien à leur médecin traitant. Parmi eux, 37 % des moins de 18 ans, 29 % des 25-34 ans, 26 % des personnes modestes et 30 % des personnes les plus modestes. Seul un sondé sur cinq a réalisé un bilan auditif ORL il y a moins de cinq ans. Un écart de 9 points se creuse entre les catégories aisées et les catégories pauvres pour les personnes ayant réalisé un bilan auditif chez un ORL.
81 %
8 sondés sur 10 pensent que les enjeux relatifs au bruit et aux nuisances sonores ne sont pas suffisamment abordés lors de la campagne présidentielle 2022. Ils sont 76 % à estimer que les pouvoirs publics devraient faire de l’audition une grande cause nationale de santé publique.
