L'audition sous les projecteurs

Au cinéma mercredi prochain, le long-métrage On est fait pour s’entendre se concentre sur l’histoire d’Antoine, cinquantenaire souffrant d’une perte d’audition. Pascal Elbé, réalisateur, acteur principal et réellement malentendant, relate le parcours d’appareillage d’Antoine, du déni à l’acceptation. Partenaires du film, le réseau Entendre et ses audioprothésistes ont apporté leur expertise au réalisateur pour plus de véracité.

Par Laura Huynh Quang
ON_EST_FAIT_POUR_SENTENDRE

« Mon film raconte l’histoire d’un type qui va apprendre à écouter le jour où il comprend qu’il est sourd », résume Pascal Elbé, réalisateur et acteur principal de la comédie On est fait pour s’entendre, en salle depuis le 17 novembre. Professeur dans un lycée parisien, Antoine (interprété par Pascal Elbé) se rend peu à peu à l’évidence : il n’entend plus très bien. Après avoir enfin accepté sa perte d’audition, il se confronte alors aux premières expériences de l’appareillage... Sur fond d’histoire romantique avec sa voisine du dessous, Claire – interprétée tout en nuances par Sandrine Kiberlain –, le film met en scène avec humour et sensibilité la réalité quotidienne d’un malentendant.

Une mise en abyme engagée

Antoine se retrouve dans des situations cocasses au début du film : quiproquos subtils et très drôles avec sa petite-amie, ses amis et ses collègues, conflits avec Claire qui ne supporte plus la musique et le volume sonore du réveil venant de son appartement. Poussé par son meilleur ami Francis, interprété par François Berléand, il décide enfin de prendre rendez-vous chez l’ORL, puis chez l’audioprothésiste. Il découvre alors les bénéfices de l’appareillage, comme réentendre le bruit des oiseaux, profiter des conversations plus fluides, mais également les difficultés au cours des premiers jours, les sons parfois trop amplifiés – ce qui donne lieu entre autres à une scène insolite dans laquelle Antoine ne supporte plus les bruits de mastication de sa collègue (interprétée par Claudia Tagbo, aussi horripilante que désopilante).

Pascal elbé met en lumière « les situations ahurissantes dans lesquelles on peut se retrouver parfois », en profitant du bagage humoristique qu’elles portent – notamment la scène d’un dialogue incompréhensible et hilarant avec Sandrine Kiberlain au restaurant où s’enchaînent les malentendus. « Il y a des situations complètement folles et ubuesques qui me sont arrivées parce que je n’avais tout simplement pas saisi quelque chose que j’aurais dû entendre », ajoute le réalisateur.

Le parcours de l’appareillage

Au travers de son film, le réalisateur a souhaité retranscrire le cheminement du patient vers l’appareillage : « Il fallait parler de ces différentes étapes qui vont du déni à l’acceptation. C’est intéressant dramaturgiquement mais surtout, c’est la chronologie réelle de la malentendance. » Une véritable introspection, puisque Pascal Elbé est lui-même malentendant.

Pour représenter le plus justement possible les réalités du parcours du patient, celui-ci a pu s’appuyer sur l’expertise du réseau entendre, partenaire du film. Ce n’est d’ailleurs pas la première collaboration avec le réalisateur puisque ce dernier avait déjà signé par le passé plusieurs spots publicitaires pour l’enseigne.

Sylvain Ridoux, président d’entendre et audioprothésiste à Amiens, dépeint le partenariat entre le réseau et le réalisateur comme un « travail d’échange ». Une équipe d’audioprothésistes a pu assister à deux jours et demi de tournage aux côtés de Pascal Elbé. « Nous n’interférions pas avec le rôle du réalisateur, poursuit Sylvain Ridoux. Nous étions présents pour donner des conseils sur la crédibilité des scènes, notamment au niveau technique. » L’enseigne a également fourni une partie du matériel pour les scènes chez l’ORL et l’audioprothésiste et a équipé les patients dans la salle d’attente. « Pascal Elbé s’est montré à l’écoute, intéressé par nos avis », témoigne le président d’Entendre.

Le résultat est un film touchant et drôle. Ainsi qu’une incroyable vitrine pour le secteur, qui tombe à pic alors que la réforme du 100 % Santé bat son plein.

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