BS-8e9e.jpg)
Les propositions – ou plutôt leur absence – de l’Igas et l’IGÉSR concernant l’encadrement de la publicité en audioprothèse ne conviennent pas au SDA. Son président, Luis Godinho, l’a fait savoir fin février lors d’une conférence de presse. Pour lui, il y a là un paradoxe : « Les inspections ont fait elles-mêmes le constat des méfaits de la publicité commerciale sur les pratiques des audioprothésistes, mais leurs préconisations pour éviter cela sont très faibles. »
Les inspecteurs ont en effet noté d’une part un « sur-appareillage préoccupant », en lien avec une « possible mauvaise pratique de certains acteurs de la filière » et, d’autre part, des « publicités [pouvant] paraître parfois excessives et ne pas servir suffisamment les objectifs de santé publique ». Si les inspections n’ont pas établi de lien de causalité, elles estiment toutefois qu’« une partie de l’augmentation de la demande peut être induite par l’offre (publicité importante, démarches commerciales agressives) et donc ne pas être totalement fondée au niveau sanitaire ». Pour le SDA, ces deux phénomènes sont « sans aucun doute à rapprocher ». Or, l’Igas et l’IGÉSR n’ont pas recommandé l’interdiction de la publicité commerciale. Selon le SDA, les mesures préconisées, qui consistent essentiellement à un renforcement du contrôle, sont trop « timorées ».
Pour appuyer son argument, le SDA cite l’Inspection générale des finances qui, dans un rapport de 2013, estimait que les réglementations sont « économiquement justifiées » lorsqu’elles répondent à des contraintes telles que « le manque d’expertise du public sur la qualité et l’adéquation du service proposé et sur l’étendue de son besoin ». Pour le SDA, c'est la protection et le bon accompagnement des patients qui sont en jeu.
