Ce n’est pas une surprise, plutôt une confirmation. Dans son rapport annuel baptisé simplement Les dépenses de santé en 2022, la Drees fait le constat que « la consommation de prothèses auditives marque le pas en 2022 ». Et de détailler ensuite : « Après une hausse exceptionnelle en 2021 (+60,6 %), les dépenses d’audioprothèses se replient légèrement en 2022 (-2,5 %) et s’établissent à 2,0 milliards d’euros ». Par dépenses, il faut comprendre l’argent dépensé par tous les financeurs pour ce poste, qu’il s’agisse de l’Assurance maladie (RO), des complémentaires (RC) ou des ménages (RAC). Ces dépenses se répartissent ainsi : 1,50 milliard pour la classe II, soit 76 %, et 474 millions pour la classe I, soit 24 %. Notons que cette répartition diffère de celle des unités vendues (environ 40 % pour la classe I) tout simplement parce que le prix des appareils de classe I est beaucoup moins élevé.
Le plus fort reste-à-charge
Sur les quelque 2 milliards d’euros dépensés, la plus grande partie (41,9 %, soit 829 M€) provient des organismes complémentaires. Suivent ensuite les ménages (35,7 % soit 606 M€) puis la Sécurité sociale (22,4 % soit 442 M€).
Ce reste à charge de 35,7 %, s’il a considérablement baissé depuis la mise en place du 100 % Santé (il était de 63 % en 2018), reste néanmoins le plus élevé parmi tous les postes. Plus que l’optique hors lentilles (23,1 %) ou les prothèses dentaires (15,4 %).
À l’échelle individuelle, le reste à charge moyen par habitant s’élevait en 2022 à 250 € en moyenne, dont 10 € pour les aides auditives. Un montant finalement peu important, mais qui s’explique par le fait qu’une faible portion de la population est appareillée.
À noter que la Drees relève, en 2022, un reste à charge de 42 millions d’euros sur les aides auditives de classe I ! Selon elle, ce montant pour le moins surprenant provient de patients non couverts par une complémentaire, ou encore d’erreurs dans l’intégration des données. Ce qui correspondrait tout de même à 150 € de reste à charge par patient !