La DGOS fait plusieurs annonces choc pour le secteur de l’audio

C’était un peu Noël avant l’heure pour la profession lors de la table ronde organisée par le SDA, à l’occasion du 44e congrès des audioprothésistes, qui s’est tenu les 28 et 29 mars 2024. Julie Pougheon, de la DGOS, a enchaîné des annonces, attendues de longue date par la filière, qu’il reste encore à concrétiser.

Par Ludivine Aubin-Karpinski
DGOS web
Luis Godinho, vice président du SDA, Brice Jantzem, président du SDA, Julie Pougheon, DGOS, et la Dr Sophie Kelley, de la Cnam.

L’exaltation était palpable à l’issue de la table ronde, « Accès aux soins auditifs : quelles ambitions, quels obstacles ? », organisée par le SDA pendant le 44e Congrès des audioprothésistes. Lors de son intervention, Julie Pougheon, qui y représentait la DGOS, a en effet créé la surprise en égrenant plusieurs annonces importantes pour la filière.

Un pas vers la délégation de l'audiométrie diagnostique

Le moment fort de cette intervention fut sans conteste le fait pour la DGOS de se prononcer en faveur de la remise en question du principe du « prescripteur-testeur » et d'exprimer sa volonté « d'examiner l'opportunité de permettre aux professionnels de santé prescripteurs d'utiliser un audiogramme qui pourrait être réalisé par un audioprothésiste ». « Je prends l'engagement ici de travailler sur ce sujet, a affirmé Julie Pougheon. C'est évidemment des conversations qu'on aura avec la HAS et les CNP, mais c'est un sujet sur lequel il nous faut être attentifs pour maintenir un accès à la prescription et donc un accès à l'équipement. » Conséquence d’une telle délégation, le contenu de la formation en otologie médicale pourrait être révisé pour ne plus concerner que l’interprétation des résultats de l’audiométrie.

Règles professionnelles, réingénierie et itinérance

Mais ce n’est pas tout. La représentante du ministère de la Santé a aussi signifié le lancement prochain d'un travail sur les règles professionnelles des audioprothésistes. « Nous considérons qu’il est prioritaire, a-t-elle indiqué. D’autant plus que vous êtes une profession de santé, définie uniquement à partir de la finalité des actes pratiqués, du public visé et des moyens utilisés, et qui, ce n’est pas anodin, réalise des actes de vente. » Ce chantier, qui devrait suivre celui mené avec les orthophonistes, ne fera pas l’économie d’une réflexion concernant « l’autorité compétente pour vérifier le respect de ces règles professionnelles », a précisé Julie Pougheon.

Autres souhaits exaucés par cette dernière : les travaux concernant la réingénierie du diplôme commenceront probablement en 2025 pour une mise en œuvre à la rentrée 2026. Sur ce pan de la formation, la représentante de la DGOS a également abordé le sujet des diplômes « délivrés à l'étranger et de l'arrivée sur notre territoire d'étudiants formés notamment en Espagne ». « Ces formations dispensent un volume horaire de stage inférieur à celui qui est exigé en France, a-t-elle souligné. Nous constatons aujourd'hui une disparité dans les exigences qui sont posées par les Dreets en matière de mesures compensatoires. On ne peut pas les imposer puisqu'il y a un principe d'autonomie. En revanche, on peut établir une doctrine qui permettrait de les normaliser. » Il s’agit là d’une mesure réclamée de longue date par le CNA notamment. Le souhait de ses membres consiste à ce que ces audioprothésistes soient obligés de réaliser des stages et (non pas ou comme c’est le cas aujourd’hui) de passer un test avant de pouvoir exercer.

Enfin, la problématique de l’exercice itinérant n’a pas été oubliée. La DGOS a estimé nécessaire de travailler sur « l’aller vers » et de mener une réflexion conjointe avec la profession sur les conditions permettant l’accès à l’appareillage des patients en perte d’autonomie.

Brice Jantzem a exprimé sa satisfaction, sentiment sans doute largement partagé dans la salle : « Tout d'abord, merci pour toutes ces très bonnes nouvelles. On voit que de nombreux sujets ont été discutés, entendus. On est disponibles pour continuer le travail et avancer dans ces bonnes directions. » Message entendu par Julie Pougheon : « Vous êtes la plus belle réussite du 100 % santé, a-t-elle rappelé. Elle fait partie des politiques prioritaires du gouvernement. Régulièrement, il y a des réunions au plus haut niveau de l’État pour regarder comment évolue la réforme. Et il y a une vraie sensibilité sur votre profession. Les chantiers sont nombreux. Là, on se félicite du 100 % Santé mais maintenant il faut qu’on s’oblige à veiller à ce que la qualité des prestations que vous délivrez soit à la hauteur des exigences et de la fragilité des populations auprès desquelles vous intervenez. »

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