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« Mieux comprendre la réalité des étudiants dans notre filière et mettre en lumière des aspects cruciaux pour le développement académique et professionnel de ces futurs audioprothésistes », telle est l’ambition de l’enquête menée par la Fnéa auprès des étudiants de première année en audioprothèse. Les résultats de la dernière étude ont été présentés par la présidente de la fédération étudiante, Lilou Agogué, lors du 27e EPU en audioprothèse. Ils dressent le profil des nouveaux élèves et pointent les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
L’étude révèle ainsi que les deux tiers de ces étudiants sont âgés de 18 à 20 ans et issus de formations scientifiques. « Une statistique importante qui ressort de l'enquête est que plus de la moitié des étudiants en première année ont déjà suivi au moins une année d'études supérieures, dont 25 % ont effectué une première année de médecine et 20 % ont suivi un BTS Opticien-lunetier », commente la Fnéa. Par ailleurs, une proportion importante (plus de 30 %) bénéficie d'une bourse et, en moyenne, ces derniers se situent à l'échelon 2, ce qui représente un montant de 216,3 euros par mois pendant la période scolaire. Compte tenu du fait que le coût de la vie courante pour un étudiant en audioprothèse a augmenté de 5,88 % par rapport à la période 2022/2023 pour un montant mensuel de 1227 €, la Fnéa s’interroge sur le financement des frais de vie des étudiants en audioprothèse et demande le « renforcement des aides financières tels que les gratifications de stages et le maintien des bourses universitaires l’été ainsi que la désindexation des bourses pour assurer une plus grande équité dans l'accès à la formation ».
Autre aspect mis en lumière par l’enquête de la Fnéa : plus de la moitié des étudiants de première année se trouvent à une distance de plus de 400 km de leur domicile d'origine, « soulevant des questions cruciales sur le logement et les coûts associés ». La fédération appelle ainsi à la création de dispositifs de soutien pour les étudiants devant déménager, notamment « la mise à disposition en période de stage de logement en résidence CROUS ou conventionné CROUS, afin de faciliter leur intégration et d'alléger les coûts liés à la mobilité ». Lilou Agogué s’est également inquiétée de la loi anti-cadeaux qui « sanctionne sévèrement les professionnels de santé recevant des avantages fournis par les industriels de leur secteur, mais pénalise les étudiants, alors que leurs moyens sont souvent limités ».
Toujours selon l’enquête, une forte proportion d’étudiants (20 %) indiquent qu’ils auraient été prêts à se tourner vers une formation d'audioprothèse à l'étranger en cas d’échec via Parcoursup. Parmi eux, près de 60 % se seraient orientés vers des écoles espagnoles proposant des formations à distance. Cette problématique de l'essor des étudiants formés en distanciel alarme la Fnéa qui juge « primordial de poursuivre la communication et le combat déjà entamé pour obtenir une équivalence de diplôme moins laxiste que celle mise en place actuellement ».
Enfin, la Fnéa pointe l'absence, dans les écoles d'audioprothèse, de formation aux premiers secours AFGSU 2 ou équivalent – pourtant obligatoire pour exercer en tant qu’audioprothésiste, depuis l’arrêté du 30 décembre 2014. Seuls 2 % des étudiants possèdent le diplôme requis, « soulevant des préoccupations quant à la préparation des futurs professionnels de la santé auditive », souligne la Fnéa. « Il apparaît donc indispensable d'intégrer cette formation par le biais de la réingénierie du diplôme », rappelle encore la fédération.
