« Depuis sa création il y a dix ans, la Fondation Écouter Voir a engagé 600 000 €, accompagné dix-huit projets de recherche innovants – 7 sur la vision, 11 sur l’audition. Ils concernent des sujets aussi divers que le diagnostic, la prise en charge, la qualité, le suivi des patients, la presbyacousie, les nanoparticules… », s’est félicité Pierre-Jean Gracia, président de la Fondation, lors de la soirée organisée, le 20 juin 2023, à l’occasion de ce dixième anniversaire.
Trois de ces programmes de recherche ont été présentés lors de l’événement. La Dr Céline Quinsac, cheffe de projet au Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine (Ceriah), est intervenue sur ses travaux, menés avec Grégory Gérenton, sous la direction des Pr Paul Avan et Hung Thai-Van, sur « Interprètes de conférence et dynamique de musique compressée ». Ils visent à évaluer la fatigue auditive de personnes exposées aux sons compressés. Les chercheurs ont entamé la phase de recrutement de 100 interprètes et 100 étudiants en interprétation, particulièrement exposés lors de l’exercice de leur profession. Le protocole, construit en trois étapes, consiste à mener une batterie de tests audiologiques, objectifs et subjectifs, avant et juste après exposition, puis après récupération. Ce projet devrait également mener à la création d’un label de qualité sonore.La deuxième présentation, réalisée par le Dr Zhiguo He, du laboratoire de biologie, ingénierie et imagerie pour l’ophtalmologie de l’université de Saint-Étienne, portait sur des travaux visant à étudier la viabilité des greffons endothéliaux (cornée) préparés en bioréacteur en comparaison avec la méthode classique de conservation par organoculture.
C’est le Dr Alain Londero, du service ORL de l’HEGP, qui a clos le cycle des présentations avec l’étude RéVA-2 sur l’apport de la réalité virtuelle sur les acouphènes subjectifs invalidants. Cette technique, qui a montré des résultats dans la gestion de la douleur chronique, notamment post-amputation, vise à permettre aux patients acouphéniques d’« agentiviser » le son perturbant dans un environnement de réalité virtuelle. « L’interaction avec un avatar sonore et visuel de l’acouphène a des vertus thérapeutiques, a commenté le Dr Londero. Elle favorise la plasticité cérébrale et améliore la tolérance ».