La Fondation pour l’audition attribue ses Prix scientifiques lors d’une cérémonie numérique

Pour la 5e édition de la remise des Prix Scientifiques, la Fondation pour l’audition a proposé une cérémonie de remise de prix 100 % numérique. Le chercheur allemand Tobias Moser s’est vu remettre le « Grand Prix Scientifique ». Le chercheur Luc Arnal et l’ORL Frédéric Venail ont chacun reçu un prix Emergence. 

Par Laura Huynh Quang
prix scientifiques

Le 18 novembre, la Fondation Pour l’Audition a récompensé trois lauréats lors de la cérémonie de remise de ses prix Scientifiques. Chaque année depuis 2016, la fondation distingue des personnalités pionnières dans la recherche pour l’audition en France et à l'international. Lors de cette édition entièrement numérique et diffusée en direct, Jean-Pierre Meyers, président de la Fondation pour l’Audition a rappelé lors de son discours l’importance de l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes dans la société – deux nouveaux prix y seront d’ailleurs consacrés dès l’an prochain (voir encadré) –, et de la recherche pour l’audition. Ces deux nouveaux prix concerneront l’inclusion professionnelle des sourds ou malentendants : « Plus que jamais, c’est le monde de l’entreprise qui a un rôle majeur et déterminant à jouer, pour parvenir à une société plus inclusive ». Après une brève intervention de Denis Le Squer, directeur général de la Fondation et de Marie-Josée Duran, directrice des affaires scientifiques sur les missions et ambitions de la fondation, les trois lauréats ont été annoncés.

L’Allemand Tobias Moser reçoit le Grand Prix

Premier lauréat distingué par la Fondation pour l’audition : le Pr Tobias Moser s’est vu décerné le prestigieux « Grand Prix Scientifique », assorti d’une dotation de 100 000€, pour ses travaux ouvrant la voie vers le développement d’implants cochléaires innovants. Médecin ORL et professeur en neurosciences auditives, il est le fondateur de l’Institute for auditory neuroscience de l’université de Göttingen, en Allemagne. Ses travaux portent sur l’amélioration des implants cochléaires grâce à l’optogénétique, une technique innovante visant à stimuler les fibres du nerf auditif avec de la lumière. Ses résultats prometteurs lui ont permis de fonder la start-up OptoGenTech, destinée à développer l’implant cochléaire optique au bénéfice des patients. Cette innovation pourrait améliorer le quotidien des personnes sourdes et malentendantes appareillées : « Grâce à l’implant cochléaire optique, nous espérons que l’on pourra mieux percevoir la parole dans un environnement bruyant ».

Les prix Émergence – qui s’accompagnent d’une dotation de 40 000 € – sont décernés à des praticiens et chercheurs français de moins de 45 ans. L’un pour la recherche fondamentale, l’autre pour la recherche clinique. C’est Luc Arnal qui a reçu le premier, pour ses travaux sur les circuits de l’audition « non classiques ». Le lauréat est chercheur à l’Institut Pasteur et codirige, avec la Dr Diane Lazard, l’équipe « Cognition et Communication Auditive » (ACCLab) à l’Institut de l’audition, à Paris. Son équipe étudie les réseaux qui acheminent les sons au cerveau. Elle a notamment travaillé sur les réponses émotionnelles inadéquates à certains sons, que certaines maladies telles qu’Alzheimer, l’anxiété, la dépression, la schizophrénie ou l’épilepsie peuvent provoquer. Ses recherches visent, à terme, à traiter les acouphènes, l’hyperacousie et la déficience auditive : « Nous cherchons à utiliser le son et l’imagerie cérébrale pour mieux diagnostiquer ces pathologies ». 

Concernant la partie clinique, la Fondation a récompensé le Pr Frédéric Venail pour ses travaux sur les molécules susceptibles de bloquer la fibrose cochléaire. Le lauréat est chirurgien ORL et responsable de l'équipe médicale Otologie et neurotologie au Centre hospitalier Gui-de-Chauliac à Montpellier. Ses recherches portent sur l’interface des neurosciences et de la médecine afin d’améliorer la prise en charge des déficits auditifs. Il étudie les mécanismes de la fibrose de la cochlée et espère parvenir à contrer ce processus délétère: « Le projet cherche à découvrir des moyens pharmacologiques pour limiter cette fibrose et donc avoir une implantation cochléaire plus efficace et disponible pour plus de personnes ». Grâce à ses travaux, les implantations cochléaires ont pu être améliorées, et ces avancées devraient permettre de mieux préserver l’audition résiduelle des patients appareillés. 

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