La satisfaction pour boussole

Par Ludivine Aubin-Karpinski & Bruno Scala
edito jaunec) artinspiring AdobeStock

Pénurie de soignants, hôpital public en crise, médecins au bord de la crise de nerfs, urgences exsangues, déserts médicaux et covid en embuscade... Alors que le système de santé français traverse une crise profonde, la problématique de l’accès aux soins en audioprothèse n’est sans doute pas la plus grande urgence des pouvoirs publics. C’est en tout cas ce que laisse à penser le silence radio qu’ils opposent aux contradictions posées par, d’un côté, une réforme du 100 % Santé visant l’amélioration de l’accès à l’appareillage et, de l’autre, la diminution du vivier de prescripteurs. On ouvre une porte... pour la refermer dans le même temps.

En arrière-plan de cette question, il est un autre sujet qui ne cesse de faire débat, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, et qui n’est pas sans lien avec la démographie en berne des ORL. C’est celui de la « pénurie » d’audioprothésistes. Existe-t-elle réellement ? Lorsqu’on habite au beau milieu de la Lozère ou en région parisienne ou PACA, le point de vue diffère nécessairement. Mais, peut-être pouvons-nous convenir de quelques points.

Certes, le numerus clausus a été sensiblement révisé en prévision de l’effet 100 % Santé, mais il a été indéniablement sous-estimé car le succès numérique de la réforme l’a été.

Certes, la tension actuelle en matière de recrutement résulte en partie des impératifs économiques des acteurs de la distribution et de l’arrivée de nouveaux réseaux.

Certes, il ne faut pas attendre un mois pour obtenir un rendez-vous chez un audioprothésiste, mais s’agit-il d’un indicateur suffisant lorsque la qualité de la prise en charge peut servir de variable d’ajustement ?

Tout comme l’effectivité et la qualité du suivi ne peuvent s’estimer uniquement à l’aune du nombre de télétransmissions, le calcul du quota « idéal » doit tenir compte, non seulement, de l’afflux de nouveaux patients, des renouvellements mais également du suivi de l’ensemble de la patientèle. Une analyse indépendante de l’ONDPS pourrait tirer tout cela au clair. Les syndicats l’appellent de leurs vœux. Mais, aux dernières nouvelles, l’organisme ne s’était pas encore emparé de la question...

Par manque de visibilité, la mesure de la satisfaction des patients dans le temps paraît constituer une bonne boussole.

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