L'intelligence artificielle a depuis quelques années pris place dans le secteur de l'audiologie clinique, en particulier dans les aides auditives. Elle fait maintenant son entrée dans le domaine de l'audiométrie. Une nouvelle solution, iAudiogram, est sur le point d'être lancée. Son fondateur, l'audioprothésiste et chercheur Nicolas Wallaert, annonce sa commercialisation très prochainement. La plate-forme iAudiogram est d’ores et déjà opérationnelle en phase de bêta-test chez plusieurs médecins ORL à travers le pays et est actuellement en cours de marquage CE.
De quoi s'agit-il ? D'une solution permettant de réaliser des audiométries totalement automatisées grâce à l'intelligence artificielle et ce, afin de répondre à la sous-densité médicale, accentuée par le 100 % Santé.
L’enjeu est donc de gagner du temps, tout en préservant la précision des diagnostics et la qualité des soins. « Aujourd’hui, en audiométrie tonale, pour obtenir un seuil audiométrique fiable, il faut tester plusieurs fois le patient pour obtenir chaque seuil audiométrique », rapporte Nicolas Wallaert. L'approche d’iAudiogram est différente : « Nous réalisons un premier test succinct sur l'ensemble des points audiométriques pour récupérer une réponse positive et une négative pour chaque point. À partir de ce jeu de données, un algorithme d'intelligence artificielle calcule la probabilité, aux hertz et décibel près, que chaque point audiométrique soit entendu. Puis, on teste le point audiométrique qui présente l'incertitude la plus importante. Avec cette méthode, qui repose sur trois brevets, on converge le plus rapidement possible vers le seuil. On obtient une estimation continue en fréquence et au décibel près, ce qui est plus précis. En outre, la mesure de la cohérence des réponses du patient permet de détecter une éventuelle simulation. »
iAudiogram propose aussi une audiométrie vocale, également brevetée. « Nous avons développé des algorithmes de reconnaissance vocale, basés sur de l'apprentissage machine avec des réseaux de neurones profonds, qui permettent de noter les confusions phonétiques, tel que le ferait un ORL ou un audioprothésiste. Toute l'audiométrie vocale se fait en autonomie, sous la supervision du praticien. »
Les études de validation clinique du dispositif sont en cours et les résultats préliminaires sont très encourageants : « Nous aurons la sensibilité et la spécificité les meilleures du marché », se félicite Nicolas Wallaert.
iAudiogram s’adresse aux audioprothésistes et ORL, tandis qu'une solution de téléaudiologie, permettant téléconsultation et téléexpertise fondée sur ce logiciel, sera proposée aux médecins.
