Le dépistage néonatal à travers le monde

The Journal of Early Hearing Detection and Intervention a publié en 2020 un rapport sur le dépistage néonatal¹, repris dans le Rapport mondial sur l’audition de l’OMS², 158 pays ont partagé leurs données sur ce sujet. Le rapport conclut sur la nécessité d’investir dans des programmes de dépistage néonatal, afin de pouvoir prendre en charge ces surdités le plus tôt possible.

Par Laura Huynh Quang et Bruno Scala
DCDG

Une répartition inégale du dépistage

Sur les 158 pays ayant participé au sondage de l’étude A survey on the Global Status of Newborn and Infant Hearing Screening¹, réalisée par un groupe de travail de l’OMS, 41 ont mis en place un programme de dépistage néonatal permettant de tester l’audition de 85 % des nouveau-nés au moins dans le pays. Ces pays représentent un tiers de la population mondiale. Il s’agit principalement de pays européens et d’autres pays développés (États-Unis, Australie, Israël).

C’est en Afrique que le dépistage néonatal de la surdité est le plus faible. Sur 54 pays, 45 ont participé à l’étude, parmi lesquels 43 dépistent moins de 1 % des nouveau-nés.

Les auteurs de l’étude concluent sur la nécessité « d’investir dans des programmes de dépistages néonataux et infantiles, en particulier dans les pays à faible revenu. » D’autant que c’est dans ces mêmes pays que les taux de natalité sont les plus élevés et que l’accessibilité à la santé auditive est la plus faible.

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Dépister pour diagnostiquer plus tôt

On observe une importante différence entre l’âge moyen des enfants au moment de leur diagnostic, selon qu'ils aient été dépistés à la naissance (4,6 mois) ou pas (34,9 mois). Sachant qu’on observe une perte de chance en termes de développement du langage notamment pour les enfants pris en charge après 2 ans. Le Comité mixte sur l’audition infantile (JCIH), formé de différentes sociétés savantes américaines, recommande un dépistage universel avant l’âge d’un mois et que, le cas échéant, un diagnostic soit posé avant l’âge de trois mois. Il préconise en outre que les nourrissons diagnostiqués PCHL (permanent childhood hearing loss) bénéficient d’ une intervention précoce (EHDI) avant l’âge de six mois. En France, le cahier des charges du dépistage néonatal de la surdité, dicté par un arrêté du 3 novembre 2014, indique qu’un premier test doit être fait à partir de 24 heures de vie. S’il est négatif, un deuxième test doit être effectué avant la sortie de la maternité. Un troisième test, optionnel, est réalisé après la sortie de la maternité. Enfin, un rendez-vous en vue d’un diagnostic doit être pris dans le premier mois de vie.

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Années 2000 : le boom du dépistage

Peu de pays ont mis en place un programme de dépistage néonatal et universel de la surdité et une poignée l’ont inscrit dans la loi. Néanmoins, certains États, comme l’Australie, affichent des taux de dépistage très élevés sans l’avoir instauré légalement à l’échelle du pays. Ce sont les États-Unis qui sont précurseurs. Les États d’Hawaï et de Rhode Island ont adopté de tels textes, respectivement en 1990 et 1992. Oman est également précurseur (1996), ainsi que la Chine (1999). Preuve que cela ne garantit pas forcément une couverture importante puisque la Chine dépiste 60 % des nouveau-nés seulement (il faut dire que plus de 15 millions d’enfants y naissent chaque année, dont une importante proportion dans les campagnes). Quant à la France, son décret rendant le dépistage obligatoire a été publié en 2012, au terme d’une odyssée législative (et avant la publication de son cahier des charges…).

annees 2000 le boom du depistage

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