26 Février 2021

Le SDA et BVA publient un baromètre sur le 100 % Santé

Un sondage réalisé en février par BVA et commandé par le SDA apporte des réponses concernant la mise en place récente du 100 % Santé. Sa popularité, le remboursement des complémentaires santé, le rapport entre les patients et leurs troubles auditifs... Luis Godinho, président du SDA, commente les principaux chiffres.

Par Laura Huynh Quang
sondage

Choix des patients : classe I ou classe II ?

Parmi les personnes souffrant d’un trouble auditif, plus d’une sur deux pourrait choisir de se tourner vers un équipement de classe II, même si celle-ci implique un reste à charge.

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Luis Godinho : « Il faut laisser la liberté de choix aux patients, et le chiffre 54 % prouve que ceux-ci veulent avoir le choix. Nous ne sommes pas surpris, la liberté de choix des équipements est très importante, cela conditionne la satisfaction et la volonté de la personne de s’en servir. Le SDA avait déjà insisté sur la nécessité de rembourser l’offre de base, mais aussi les appareils innovants. La réforme du 100 % doit continuer de permettre un libre choix du patient de l’équipement qui lui est adapté. »

Les complémentaires santé remboursent-elles assez ?

Par rapport aux appareils auditifs de base pris en charge par le 100 % santé, les complémentaires doivent-elles rembourser les appareils auditifs de technologies plus avancées et plus personnalisables ? Ce débat est un sujet brûlant, dans lequel le SDA soutient une prise en charge de la classe II au minimum égale à celle de la classe I.

rbt complementaire

Luis Godinho : « Personne ne peut concevoir de payer sa complémentaire santé pour être moins bien remboursé pour du matériel plus évolué que celui du panier de base du 100 % Santé. C’est un détail que nous avions sous-estimé, nous ne pensions pas que les complémentaires santé allaient faire aussi souvent le choix de moins bien rembourser le matériel plus évolué. Il faut absolument que la réforme du 100 % Santé soit améliorée ou corrigée, afin que la prise en charge de la classe II soit au minimum celle de la classe I. »

100 % Santé, une réforme populaire

La moitié des sondés (soit 51 %) ont entendu parler de la réforme du 100 % Santé. Et parmi eux, près de 9 sur 10 l’accueillent positivement.

reforme populaire

Luis Godinho : « Ces chiffres montrent bien l’anomalie historique de la non prise en charge des aides auditives mais aussi des prothèses dentaires. Aujourd’hui, tous les Français pensent que c’est un point important. Cette réforme est selon moi un marqueur social du quinquennat, elle est très appréciée des Français. »

1 Français sur 2 est concerné par le 100 % Santé

Parmi les Français interrogés, certains souffrent d’un trouble auditif et d’autres ont un proche qui en souffre. Au total, plus d’un sondé sur deux est concerné directement ou indirectement par la déficience auditive.

1francais sur 2

Luis Godinho : « L’essentiel de ces chiffres, c’est de montrer qu’un Français sur deux est concerné par les troubles auditifs, que ce soit directement (lui-même) ou indirectement (un de ses proches). Avant, on considérait que les troubles auditifs étaient un problème qui concernait uniquement les 2 ou 3 millions de personnes directement touchées par ces troubles. Désormais, on doit prendre en compte également l'impact pour les proches des patients, ce qui fait que les questions de malaudition sont importantes pour un Français sur deux. »

Les malentendants sous-estiment leurs troubles auditifs

On constate un véritable décalage entre la façon dont les malentendants estiment leur perte auditive, et celle dont l'entourage estime la perte auditive de leur proche. Des chiffres qui suggèrent d’une part que les malentendants sous-estiment leur perte, et d’autre part que l’entourage peut considérer comme difficile d’avoir un proche malentendant.

sous estimation

Luis Godinho : « Les problèmes auditifs sont souvent sous-estimés par les personnes concernées, c’est un grand classique bien connu de tous les audioprothésistes dans leur pratique quotidienne. Les proportions de déni sont classiques et en effet, les proches sont beaucoup plus conscients des difficultés que les patients eux-mêmes. Cela soulève des enjeux de communication « subtils » vis-à-vis des patients à cause de cela. »

Malentendant mais pas testé

Parmi les personnes disant souffrir de problèmes auditifs, plus d’un sur quatre n’a jamais fait évaluer son audition.

communication test

Luis Godinho : « On constate encore un véritable enjeu de communication. Autant nous mettons des réserves sur la publicité commerciale, autant nous pensons que les personnes doivent se tester. Les tests sont plus facilement réalisables aujourd'hui, grâce aux différents outils et applications (celle proposée par la Fondation pour l’Audition, par exemple, est d’excellente qualité). Les pouvoirs publics doivent continuer à informer : la malaudition n’est pas un tracas anodin, mais un enjeu de santé publique. »

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