Les aides auditives restent championnes du reste à charge

Le 100 % Santé a considérablement diminué le reste à charge pour les aides auditives. Mais ces équipements représentent toujours le poste de dépenses de santé le plus important pour les ménages. Ce qui peut conduire à des renoncements aux soins.

Par Bruno Scala

Le 100 % Santé freine la hausse du reste à charge global des ménages

En 2022, le reste à charge global a très légèrement augmenté. Sur l’ensemble des dépenses de soins et de biens médicaux, qui s’élevaient à 235 milliards d’euros, 7,2 % ont été assumées par les ménages, contre 7,1 % l’année précédente. Mais cela aurait pu être bien pire, sans la réforme du 100 % Santé. Le reste à charge des trois postes concernés par la réforme a chuté. À l’inverse, les soins hospitaliers sont repartis à la hausse après la crise sanitaire.

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Les aides auditives représentent le poste le plus coûteux pour les ménages

Si les postes concernés par la réforme ont contribué à limiter la hausse du reste à charge global, ils restent néanmoins coûteux pour les ménages. Le poste des aides auditives est celui dont la part financée par ces derniers est la plus importante. Sur les quelque 2 milliards d’euros qu'il représente, 706 M€, soit 37 %, sont financés par les ménages. Un chiffre qui a considérablement diminué grâce à la mise en place du 100 % Santé : il était de 61 % en 2019. Mais il reste le plus élevé devant l’optique médicale (hors lentilles) – 23 % – et le dentaire – 15 %.

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Les ménages sont le principal financeur de la classe II

L’Assurance maladie et les complémentaires santé ont fait d’importants efforts financiers pour la réforme du 100 % Santé. Toutefois, les ménages ne sont pas en reste, surtout sur la classe II. Ces derniers ont pris en charge 44 % de la dépense totale du panier libre en 2022. Cela représente une contribution à hauteur de 660 M€, soit 500 € par patient en moyenne.

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10 € d’aides auditives par personne

En moyenne, chaque Français a dépensé 250 € de soins et bien médicaux en 2022, dont 10 € consacrés à des aides auditives. Un montant moyen finalement peu élevé, mais à mettre en regard avec le nombre de personnes concernées.

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Le reste à charge entraine des renoncements

Selon un sondage Ifop, réalisé fin août pour le Crédit Mutuel auprès de 1 000 Français, parmi les 26 % de personnes qui indiquent avoir renoncé à un soin ou un équipement à une consultation, 8 % ont renoncé à consulter un ORL, et 8 % à s’appareiller. Donc environ 2 % des personnes interrogées ont renoncé à un appareillage auditif pour raison financière. Un résultat qui peut paraitre surprenant, quand on sait que la réforme du 100 % Santé offre une large sélection d’appareils sans reste à charge. Néanmoins, rappelons que 3,6 % des Français ne disposaient pas d’une complémentaire santé en 2019 (Drees) et que certains bénéficiaires n'ont pas de contrat responsable. En outre, selon un baromètre de la Drees, seulement un Français sur deux (53 %) avait déjà entendu parler de la réforme fin 2021.

À noter que la plupart des personnes qui renoncent à des aides auditives le font pour des raisons financières (63 %). Par ailleurs, les aides auditives sont, parmi les trois équipements du 100 % Santé, celui pour lequel il y a le moins de renoncement, alors que le reste à charge est le plus fort.

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