Les étudiants en audio version Parcoursup

En septembre 2021, la deuxième promotion d’étudiants en audioprothèse version Parcoursup intégrait les neuf écoles de formation. Les candidats sont désormais choisis sur dossier, et non plus sur concours. Voici un instantané, qui met en relief un changement de profil des étudiants par rapport à 2019.

Par Bruno Scala
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Une profession au féminin

C’est un phénomène que nous avions déjà noté à plusieurs reprises grâce aux chiffres de la Drees en particulier ou à ceux recueillis auprès des écoles d’audioprothèse : la profession se féminise. Les chiffres des étudiants entrant en première année sont formels. À la rentrée 2021, sur 279 étudiants admis, 186, soit deux tiers exactement, étaient des femmes. Une hausse de 6 points par rapport à 2019, ce qui confirme encore cette tendance à la féminisation. Dans ce secteur, c’est l’école de Lille qui se classe à la première place de l’école la plus féminisée, avec 88 % d’étudiantes en première année. L’école normande d’Évreux ferme la marche (53 %).

À noter que l’on observe quasiment la même proportion hommes/femmes parmi les candidats à cette formation : 65 % de femmes parmi les 5 565. Ce qui signifie qu’hommes et femmes bénéficient d’autant de succès pour intégrer ces écoles.

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Des profils divers

En 2019, les données des étudiants en première année montraient que l’âge moyen de ces derniers était de 21 ans et 7 mois. L’étudiant le plus âgé avait fêté ses 50 ans cette année-là. En 2021, selon un sondage* réalisé par la Fédération nationale des étudiants en audioprothèse (Fnéa), l’âge moyen est sensiblement inférieur – 19 ans – probablement en raison du système de sélection (sur dossier et non plus sur concours). Néanmoins, la formation d’audioprothésiste accueille de nombreux étudiants qui ne sortent pas du lycée. Les chiffres de Parcoursup le confi rment. À la rentrée 2021, plus de la moitié (57 %) des étudiants de première année n'étaient pas des néo-bacheliers. À Bordeaux, ce profil représente 81 % de la promotion. À l’inverse, c’est à Fougères que l’on trouve le plus fort taux de néo-bacheliers en première année (55 %).

En outre, le sondage réalisé par la Fnéa indique qu’une part non négligeable des étudiants de première année sont des actifs en reconversion (12 %).

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Une formation sélective

Parcoursup a recensé 5 565 candidatures (vœux – un étudiant peu postuler dans plusieurs écoles) à la formation d’audioprothésiste pour l'année 2021. L’école bordelaise est la plus sélective : seulement 2 % des candidats parviennent à l’intégrer. À l’inverse, l’école normande accueille en moyenne un candidat sur cinq. C’est la seule à afficher un taux d'admission supérieur à 10 %.

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Bac général et scientifique, la voie classique

Sur les 119 étudiants de première année qui viennent d’obtenir leur bac, 108 proviennent de la filière générale, soit 91 %. C’est donc la voie royale. En plus d’être sélective, la formation est plutôt élitiste car sur ces 108, 97 ont obtenu une mention au bac. De même, sur les 11 néo-bacheliers venant de la filière technologique, 10 ont obtenu une mention. Et sur ces 107 mentions, 14 sont des mentions « très bien », 48 « bien ». Des données logiques puisque l’intégration de la formation d’audioprothèse à Parcoursup a fait passer le mode de sélection d’un concours – pour lequel une mention n’a aucune valeur – à un examen de dossier.

Par ailleurs, les données de la Fnéa* montrent que les étudiants ayant obtenu un baccalauréat avec une spécialité scientifique sont, de loin, les plus représentés (86 %).

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Attractivité et mobilité

En 2019, nous avions noté que les écoles toulousaine et montpelliéraine étaient celles qui accueillaient en première année le plus d’étudiants mobiles. Ces futurs audioprothésistes venaient souvent d’un autre département voire d’une autre région, parfois non limitrophe. C’est encore le cas cette année pour Montpellier. Parmi les néo-bacheliers admis en 1re année dans l’école héraultaise, 24 % seulement ont obtenu leur bac dans la même académie. L'école normande se place à la deuxième position de ce classement, avec 25 % de néo-bacheliers hors académie (à noter que l’académie de Rouen ne représente que 2,8 % des effectifs du primaire et du secondaire, contre 4 % pour l’académie de Montpellier).

C’est l’école parisienne qui accueille le plus de « locaux ». Plus de 9 néo-bacheliers sur 10 ont obtenu leur bac dans une des trois académies franciliennes (Paris, Versailles et Créteil). Un chiffre peu étonnant quand on sait qu’à elles trois, ces académies représentent 17,4 % des effectifs du primaire et du secondaire. Globalement, les futurs audioprothésistes sont mobiles puisque près d’un néo-bachelier sur deux (44 %) est prêt à quitter ses terres pour suivre ses études.

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* Sondage réalisé auprès de 184 étudiants de première 40 année (année 2021-2022), issus des 9 écoles de formation.

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