49 %. Pour la première fois depuis 2017, le nombre de Français actifs se disant gênés par le bruit au travail passe sous la barre symbolique des 50 %. À l’occasion de la 6e édition de la Semaine de la Santé auditive au travail, la JNA se réjouit de ce résultat encourageant mais précise qu’il reste « conséquent » et « problématique ». Il émane de l’enquête Ifop « Bruit et Santé auditive au travail : Freins & Idées reçues », menée auprès de 1 663 actifs de plus de 18 ans, du 16 au 20 septembre dernier. Celle-ci révèle que le niveau de gêne diffère selon la catégorie socio-professionnelle des répondants : les nuisances sonores au travail gênent 62 % des ouvriers, 61 % des non-diplômés et 54 % des jeunes entre 25 et 34 ans.
L'enquête souligne l’importance croissante du bruit parmi les préoccupations des jeunes actifs. Les 25-34 sont ceux qui expriment le plus de difficultés auditives : 47 % se plaignent de gênes auditives momentanées contre 43 % tous âges confondus ; 42 % souffrent d'acouphènes (contre 38 %), et à un niveau identique à la population général pour les surdités (33 %).
Année covid oblige, la JNA s’était intéressée en 2020 aux conséquences de la généralisation du télétravail sur la perception du bruit sur le lieu de travail. Elle revient cette année encore sur cet aspect et confirme les chiffres de 2020 : 59 % des actifs en télétravail 2 à 3 jours par semaine, reconnaissent souffrir du bruit sur leur lieu de travail, soit 10 points de plus que ceux qui sont continuellement présents sur site.
L’enquête Ifop met également l’accent sur les conséquences du bruit au travail : 70 % des répondants indiquent que les nuisances sonores entraînent au moins une répercussion sur leur quotidien : 60 % des actifs avouent ainsi souffrir de fatigue, de lassitude, d’irritabilité. Ils sont 55 % à se plaindre de stress, 43 % de troubles du sommeil, 43 % de gêne auditive (diminution momentanée de la compréhension de la parole), 38 % d'acouphènes et 33 % de surdités. Afin de remédier à ces effets négatifs causés par leur environnement sonore au travail, 57 % des télétravailleurs ont entrepris ou envisagent d’entreprendre des démarches pour obtenir un équipement d’écoute approprié pour le télétravail, 48 % pour un équipement de protection individuelle contre le bruit lorsqu’ils sont sur leur lieu de travail et 48 % ont réalisé ou projettent de réaliser un test auditif ou 46 % ont ou souhaitent consulter un médecin. Loïc Lerouge, chercheur au CNRS, le rappelle : « L’employeur a pour obligation de prendre soin de la santé de ses employés. »