Du 20 janvier au 2 février 2025, concerts, concours et débats autour de notre rapport au sonore fleuriront dans une quarantaine de villes françaises et une vingtaine de pays, à l’occasion de la 22e Semaine du Son de l’Unesco. La santé auditive, l’acoustique et l’environnement sonore, les techniques d’enregistrement et de reproduction du son, la relation entre l’image et le son et l’expression musicale – les cinq piliers de l'évènement –, permettront d’articuler chacune des soirées thématiques, a rappelé son fondateur Christian Hugonnet. Le programme complet a été présenté le 20 novembre, dans les salons de l’Unesco. L'occasion également pour Christian Hugonnet de faire une annonce : « L'association de la Semaine du Son est désormais reconnue comme une ONG internationale. Elle devient ainsi la seule ONG internationale entièrement dédiée au sonore, partenaire officiel de l'Unesco », s'est-il réjoui.
Les festivités s'ouvriront sur des interventions musicales originales des deux parrains de cette nouvelle édition : l’académicien, écrivain et fervent défenseur des enjeux culturels et sociétaux, Erik Orsenna, se produira avec la formation Voix de Stras, qui sera suivi d’un concert du chanteur et guitariste, Kendji Girac. Avocats, magistrats, experts de l’environnement et de l'audition prendront le relais tout au long de la semaine pour évoquer les conséquences des nuisances sonores urbaines sur la santé.
Des politiques publiques pour limiter la pollution sonore
Constitué de sons agréables mais également de bruits influençant directement notre qualité de vie, notre environnement sonore doit être précisément encadré. En 2021, une loi a introduit dans le code de l’environnement la protection du patrimoine sensoriel (sons et odeurs) des campagnes françaises, a rappelé la sénatrice UDI Catherine Morin-Desailly. C’est toutefois en milieu urbain que la question se pose le plus sensiblement. Les politiques publiques doivent ainsi permettre de réguler la pollution sonore. Cela implique la mise en place de règles sur les niveaux de bruit autorisés, de mesures pour les infrastructures de transport ou les lieux de divertissement. Ces enjeux juridico-politiques de l’environnement sonore seront longuement abordés, le mardi 21 janvier, au travers de tables rondes consacrées au « droit au calme », aux enjeux de la circulation urbaine, à différentes nuisances sonores (telles que les sirènes des véhicules prioritaires, les vrombissements des deux roues, les terrasses des bars, etc.) et l’éducation au sonore. Sur ce dernier point, Christian Hugonnet a présenté un outil mesurant et affichant le niveau sonore de l’environnement, capable de résister aux intempéries. Un « décibellateur », comme l'a ironiquement baptisé Erik Orsenna, qu'il espère voir se déployer sur les frontons de toutes les mairies ou les enseignes des centres d’audioprothèse afin que « le décibel soit aussi connu que le degré celsius ».
La soirée du 22 janvier sera consacrée à la santé auditive, avec un nouveau focus sur les nuisances sonores urbaines. L’occasion de discuter des dernières avancées du secteur de l’audiologie, ont prévenu les Pr Paul Avan et Christine Petit. Une visite de l’Institut de l’audition sera proposée le lendemain, suivie d’un débat sur l’impact de l’environnement sonore sur le bien-être. Autre rendez-vous original : « L’archéologie sonore de la cathédrale Notre-Dame », une immersion sonore au cœur de l’un des plus prestigieux bâtiments de la capitale reconstituée minutieusement grâce à des experts en musicologie, architecture ou sociologie et de documents sonores originaux. Il sera proposé au cinéma Beaugrenelle (à confirmer) le 24 janvier.