Mauvais karma

Cette rentrée aura assurément provoqué quelques grincements de dents. À commencer par le sujet de crispation de la primo-prescription des médecins généralistes. ORL comme audioprothésistes sont, à l’heure où nous mettons sous presse, toujours dans le brouillard le plus complet quant à l’issue que les pouvoirs publics donneront à ce dossier (sans parler des principaux protagonistes qui ignorent sans doute même l’existence d’une obligation pour eux de se former en otologie médicale).

Mais, surtout, chaque semaine ou presque a apporté son lot de révélations de mauvaises pratiques. Nous en rapportons certaines dans ce numéro. Comme celle, confinant à de la maltraitance, de ces acteurs peu scrupuleux s’invitant dans les Ehpad et appareillant à tour de bras et par-dessus la jambe (figure technique périlleuse) des personnes âgées vulnérables, ou encore celle de ce site Internet qui propose des prescriptions d’ORL à des audioprothésistes peu regardants. Sans parler des sujets récurrents sur les réseaux sociaux des audioprothésistes à domicile ou d’autres dérives encore.

Tout cela, alors que le directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, annonce que les CPAM vont renforcer les contrôles notamment dans les centres auditifs et fourbir de nouvelles sanctions pour lutter contre les fraudeurs. Appelez cela le karma ou un retour de manivelle après la solvabilisation du marché.

De quoi apporter de l’eau au moulin du SDA (qui n’en demandait pas tant), qui se demande comment mettre fin à ces mauvaises pratiques. Son nouveau président Brice Jantzem, dont vous retrouverez une interview dans ce numéro, remet la question de l’ordre sur la table. Sur LinkedIn, le vice-président de ce syndicat, Stéphane Gallégo, en réaction à l’une de ces dérives, appelait, très à-propos, à « mettre de l’ordre dans tout cela ». Message subliminal ?

Réussira-t-on néanmoins à parler pratique et métier lors de l’EPU début décembre ?