Il est encore question de la qualité sonore, un thème cher à Christian Hugonnet, président de la Semaine du Son, lors de la 20e édition de l’événement, désormais sous l’égide de l’Unesco. Depuis le 16 et jusqu'au 29 janvier, des manifestations se sont déroulées dans toute la France, sur le thème « Savoir écouter, savoir se parler ».
C’est au siège de l’Unesco à Paris qu’a eu lieu la soirée d’ouverture. Le coup d’envoi de l’événement a été donné par son président, Christian Hugonnet, avec notamment le concours de Shelly Chadha, responsable du Programme de prévention de la surdité et de la déficience auditive à l’OMS. Celle-ci a tenu à rappeler, dans un message vidéo, son soutien à la Semaine du son. « Cette initiative est encore plus importante aujourd’hui que par le passé, a-t-elle expliqué. La pandémie de Covid-19 a changé notre monde, peut-être pour toujours, et a également, dans bien des cas, accru notre exposition aux sons compressés et amplifiés, créant de nouveaux défis pour la santé auditive. » Christian Hugonnet a laissé ensuite place à Thomas Dutronc, parrain de cette édition. Accompagné des deux guitaristes, Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset, le chanteur et musicien a régalé son auditoire d’un concert dont quelques reprises tirées du répertoire de son père, Jacques Dutronc, Django Reinhardt ou encore Henri Salvador et Serge Gainsbourg.Santé auditive : le patient au centre
La soirée du 18 janvier, dont le programme était concocté par Paul Avan en partenariat avec l’Institut de l’audition, était le point d’orgue audiologique de cette édition. Le patient et l’innovation étaient au cœur de cette soirée avec notamment une première table ronde à laquelle des associations de patients avaient été conviées (Richard Darbéra, de l'Association de réadaptation et défense des devenus-sourds, et Catherine Daoud, du Cisic). L’objectif était de savoir si l’information concernant les dernières innovations scientifiques diffusait jusqu’aux premiers intéressés, les malentendants. Le focus a notamment été mis sur l'implant cochléaire : la Dr Claude Fugain en a rappelé le fonctionnement et l'implication du cerveau, tandis que Catherine Daoud a rapporté quelques exemples d'expérience de patients implantés. « Le public, et même certains professionnels de santé, ne sont pas bien informés, parce que les choses vont très vite », constatait Paul Avan, en introduction.
L’importance du patient se reflétait aussi dans les propos de Johanna Savin, directrice des études scientifiques chez Amplifon qui, sur la base des données récoltées par les audioprothésistes de l'enseigne, a mis en lumière les différences entre les hommes et les femmes concernant les capacités audtives, et notamment la compréhension dans le bruit. Ces résultats appellent à une adaptation de la prise en charge en fonction du sexe.
Le patient tenait aussi une place centrale dans les présentations d'Anne-Lise Giraud, la nouvelle directrice de l’Institut, et de Christine Petit, sa prédécesseuse. Toutes deux ont présenté les principaux projets de recherche de l’institut et le mot d’ordre était le transfert des découvertes fondamentales vers la clinique. L’un des objectifs de ces chercheurs est notamment de « passer d’une médecine compensatrice à une médecine réparatrice », comme l’a résumé Anne-Lise Giraud (lire p. 64). Et ce n’est plus du domaine de la science-fiction, a rappelé Paul Avan : « Cette perspective semblait inatteignable il y a encore quelques années. Pourtant, ça n’est pas pour dans 50 ans, c’est pour demain. »