« Nous souhaitons un mondial d'audiologie multidisciplinaire »

De retour de Varsovie où s’est tenu en avril dernier le 35e Congrès mondial d’audiologie (WCA), le Pr Hung Thai-Van, vice-président de la Société française d’audiologie (SFA), revient sur l’attribution par la Société internationale d’audiologie (ISA) à la France de l'organisation de la prochaine édition de la grand-messe de l’audiologie mondiale.

Propos recueillis par Stéphane Davoine
WCA

AD : Quel accueil la SFA, adhérente de l’ISA, a-t-elle reçu au 35e WCA ?

HTV : La SFA a eu l’honneur de se voir attribuer par le Pr Henryk Skarzynski, président du WCA2022, deux sessions d’une heure trente où quinze médecins et audioprothésistes français ont pu donner un aperçu de leurs travaux. Nous avons aussi présenté la première vidéo de promotion du 36e WCA, qui se tiendra à Paris, au Cnit de la Défense, du 19 au 22 septembre 2024.

AD : Cela doit être une grande satisfaction pour la SFA et les acteurs de l’audiologie française d’organiser le prochain WCA à Paris.

HTV : Oui, nous sommes très heureux de recevoir le WCA dans deux ans car la France a accueilli le congrès à deux reprises seulement, en 1955 et en 1974. Donc, lorsque nous accueillerons le mondial en 2024, cela fera 50 ans après la précédente édition organisée à Paris ! Il faut rappeler que parmi les quatre fondateurs de l’ISA en 1952, il y avait deux Français, André Aubin, qui fut le premier président de l’organisation, et Pierre Trenque, premier secrétaire général de l'ISA.

AD : Quels ont été les principaux atouts de la candidature française ?

HTV : Si nous avons toujours été très actifs au sein de l’EFAS (European Federation of audiology Societies) et du Biap (Bureau international d’audiophonologie), notre retour à l’ISA était attendu de longue date. La qualité de nos échanges scientifiques avec les audiologistes des autres pays a sans doute joué un rôle. Tout comme notre forte implication en France ces dernières années dans l’amélioration de l’accès aux soins dans la spécialité. Nous avons pu aussi nous appuyer sur l’expérience acquise en 2017 avec l’organisation du Congrès mondial d’ORL, sous la présidence du Pr Bernard Fraysse ; je tiens à le remercier pour ses conseils. Enfin, le comité exécutif de l’ISA m’a dit avoir été sensible au caractère collégial du dossier.

AD : L’organisation du congrès parisien implique de nombreuses sociétés savantes. Qu’en est-il exactement ?

HTV : Le congrès aura lieu en joint meeting avec le congrès de la SFORL et avec les réunions annuelles des sociétés savantes liées à l’audiologie. Il y aura bien sûr la SFA et l’association francophone des équipes pluridisciplinaires en acouphénologie (Afrépa). Nous bénéficierons aussi d’une forte implication du Collège national d’audioprothèse, de la Société universitaire de recherche en orthophonie, de l’Association française d’otologie et d’oto-neurologie et de l’Association française d’ORL pédiatrique. Le WCA 2024 sera le résultat d’une co-construction et d’un important travail d’équipe. Chaque thème abordé pendant le congrès sera placé sous la responsabilité d’un binôme composé d’un Français et d’un étranger.

AD : Que peut-on dire du contenu scientifique du 36e WCA ?

HTV : La tradition veut que la société organisatrice propose l’un des trois grands thèmes du congrès. Celui que nous avons choisi pour 2024 sera la fonction auditive au carrefour des pathologies neuro-développementales et neuro-dégénératives. Il s’agit d’un sujet transversal car nous souhaitons un congrès multidisciplinaire. Ce thème se déclinera selon différentes approches que l’on peut retrouver sur le site du congrès.

AD : Quelle est la typologie des pays présents au WCA ?

HTV : Le congrès est la tribune mondiale de l’audiologie. On y retrouve des représentants de pays développés, de pays émergents avec des spécificités liées à la taille de leur population et/ ou superficie – engendrant des inégalités territoriales dans les prises en charge –, et enfin des pays où la pratique de l’audiologie est récente et dont les acteurs locaux viennent au mondial pour se donner des perspectives. C’est donc un public très divers que nous accueillerons. Là est sans doute un de nos principaux challenges.

Newsletter

Newsletter

La newsletter Audiologie Demain,

le plus sûr moyen de ne jamais rater les infos essentielles de votre secteur...

Je m'inscris