Le député Horizons François Gernigon s’apprête à déposer, d’ici la fin du mois de janvier, une proposition de loi visant à créer un ordre national des audioprothésistes. C’est ce qu’il avait annoncé lors du 28e EPU en audioprothèse et ce qu’il a confirmé le 15 janvier, lors d’un petit-déjeuner qu’il a organisé à l’Assemblée nationale et qui a réuni une vingtaine de parlementaires de tous bords. La plupart étaient issus des partis MoDem, Horizons et Renaissance mais l’on comptait également des représentants d’autres groupes parlementaires, illustrant la portée « transpartisane » de la proposition de loi. Parmi les députés présents : Cyrille Isaac-Sibille (Les Démocrates), le porte-parole du PS, en première ligne sur les sujets de santé, Jérôme Guedj, Laurent Panifous du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) et Thierry Frappé du Rassemblement national.
François Gernigon a exposé les raisons qui ont motivé sa démarche. Selon lui, les audioprothésistes sont confrontés à de nombreux défis, qu'il a résumés : « Encadrement, formation, déontologie, qualité et lutte contre certaines pratiques frauduleuses ». Il entend ainsi donner à cette « profession d’avenir » les moyens de s’autoréguler pour « garantir la qualité et la sécurité de la prise en charge des patients qui font appel à [elle] ».
De nombreux soutiens
Le SDA plaide ainsi depuis deux ans pour l’instauration d’un ordre. « Nous avons convaincus beaucoup de monde : les présidents des sept ordres de santé et le CNP ORL, a souligné Luis Godinho. Et tout récemment, en décembre, Lionel Collet, président de la HAS, a publiquement rappelé tous les avantages qu’un ordre confèrerait à la profession. Le soutien dans la profession est lui aussi très fort, que ce soit le SDA, le Collège national d’audioprothèse et les étudiants. Les seuls qui peuvent être réservés, c’est le syndicat des enseignes [Synea], qui comprend des filiales de multinationales et des enseignes d’optique, par essence peu favorable à l’instauration d’une instance ordinale, susceptible de participer à surveiller le développement de la financiarisation de la profession ou à ce que leurs audioprothésistes salariés répondent à une autre autorité que la leur. »
Les audioprothésistes ne sont d’ailleurs pas les seuls à souhaiter la création d’un ordre. D’autres professions de santé sont engagées dans la même réflexion, d’après Jérôme Guedj. « On voit bien qu’il y a besoin de régulation à plusieurs endroits. Notamment les aides-soignantes », a-t-il relevé.
Le sujet des diplômés des écoles espagnoles a également été abordé par les parlementaires. Pour François Gernigon, un ordre « veillera à ce que chaque audioprothésiste maintienne un haut niveau d’expertise, en assurant la certification périodique des compétences, et à éviter que certains ne fassent de la quantité plutôt que de la qualité ».
À l’issue de la réunion, le député a assuré qu’il allait déposer sa proposition de loi avant la fin du mois de janvier, comptant sur cette présentation pour rallier de nouvelles signatures.