Concernant sa perte d’audition progressive, les chercheurs allemands de l’Institut Max Planck n’ont trouvé aucune origine génétique. Comme le rappellent les auteurs de ces travaux, la perte auditive du compositeur a commencé avant ses trente ans. Elle était caractérisée par des acouphènes, ainsi qu’une perte dans les fréquences aiguës. Les chercheurs ont procédé à des analyses pour évaluer les prédispositions d’une atteinte polygénique, causant des maladies multifactorielles, ce qui a permis d’écarter plusieurs d’entre elles comme la maladie de Crohn. Une analyse monogénique a aussi été réalisée : 55 gènes connus pour être impliqués dans des surdités post-linguales ont été investigués, et 209 liés à des surdités prélinguales. Mais rien.
Néanmoins, les scientifiques se veulent prudents : la qualité des échantillons ne leur a pas permis de procéder à des analyses génétiques fines, comme des duplications ou des délétions de bases, qui peuvent pourtant être à l’origine de surdités. D’autres hypothèses, comme l’otosclérose, n’ont pas pu être testées, en raison d’un manque de données référentes. Bref, on ne sait toujours pas vraiment pourquoi Beethoven a perdu son acuité auditive, mais est-ce vraiment essentiel pour apprécier son génie ?