Si les praticiens s’engagent ainsi en faveur d’une généralisation du dispositif, ils souhaitent le faire à leurs conditions, pour préserver leur liberté d’exercice et sécuriser leur trésorerie.
Paymed a été développée par la société éponyme, dont les actionnaires sont les sept syndicats et le Crédit Agricole. Moyennant un abonnement, cet outil simplifie la gestion du tiers-payant en permettant de contrôler les droits des assurés, de générer un flux unique de facturation et de garantir la totalité des paiements (AMO et AMC ) à J+6. Près de 3 % des actes ne seraient à l’heure actuelle pas payés par l’AMO et entre 5 à 10 % par l’AMC , a souligné Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français. Pour Luis Godinho, « au vu de l’importance de la valeur des soins, il n’est pas acceptable que les praticiens aient à subir 5 % de non-paiement par les complémentaires ».
Paymed constitue une alternative à la plate-forme Inter- AMC , portée par les Ocam, qui oblige chaque professionnel de santé à contractualiser individuellement avec plus de 400 organismes complémentaires et… autant de cahiers des charges. « Disposer d’une solution de dispense d’avance de frais est primordial pour le succès du 100 % Santé, souligne Luis Godinho. Mais, pour que cela soit effectif, il faut qu’il y ait un cadre collectif de négociation entre professionnels, complémentaires et Assurance maladie. » Il semble que le message soit entendu. Agnès Buzyn, interrogée le 23 octobre sur le plateau de BFMTV, a indiqué : « Aujourd’hui, des dispositifs deviennent opérationnels chez les médecins et je tiens à ce que ce tiers-payant intégral soit faisable, notamment pour le 100 % Santé. Il faut que les professionnels s’équipent de ces dispositifs dans l’année ».
* Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Syndicat des biologistes (SDB), Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf), Fédération nationale des infirmiers (FNI), Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) et Syndicat des médecins libéraux (SML)