Prévenir et guérir

C’est passé plutôt inaperçu. Il faut dire que l’actualité était chargée et qu’elle l’est encore. Et que la ministre de la Santé encore en poste il y a quelque heures, est déjà en train de faire ses valises, si tant est qu’elle ait eu le temps de les défaire... Mais, un mot a été ajouté au nom de ce ministère, et non des moindres : prévention.

C’est peut-être un détail pour vous, comme disait France Gall, mais ça peut vouloir dire beaucoup. Ça devrait vouloir dire beaucoup. Dans le champ de l’audiologie, le virage du curatif au préventif peine à se faire. Pourtant, les preuves s’accumulent des liens entre audition et cognition. Une réhabilitation de l’audition, la plus précoce possible, permettrait de limiter le risque de démence, de dépression et de dépendance, les fameux « 3D ». De même, une politique de prévention aurait pour conséquence un retour sur investissement de 37 $ pour chaque dollar dépensé, dans les pays à revenus élevés, selon l’étude publiée en janvier dans le Lancet par un groupe de travail de l’OMS.

La réforme du 100 % Santé constitue une première étape de ce dispositif tourné vers le préventif. Il faut désormais la renforcer par la mise en place d’une communication institutionnelle plus importante, pour diffuser plus largement encore l’information, et enclencher un programme de dépistage généralisé, tel qu’il était défini dans la stratégie « Vieillir en bonne santé 2020-2022 » portée par Agnès Buzyn en 2020...

Les plus optimistes peuvent espérer que cette politique sera menée par le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, dans le cadre d’une grande loi autonomie promise depuis bien longtemps...