Sur le télésoin, les avis des syndicats divergent

La HAS a publié une fiche technique concernant la pratique du télésoin. Le rapport d'élaboration de cette fiche montre les divergences de point de vue du Synea, favorable, et du SDA, plus réservé, sur cette pratique.

Par Bruno Scala
teleaudiologie

Mi-mars, la HAS a publié une fiche décrivant les bonnes pratiques en matière de télésoins, intitulée « Qualité et sécurité du télésoin ». Une vingtaine de professions sont concernées par ce document, dont les audioprothésistes et les orthophonistes. Globalement, la fiche n’apporte aucune information inédite : le recours à cette pratique relève d’une décision partagée entre le patient et le professionnel de santé, ce dernier doit évaluer la pertinence de cette pratique et vérifier les critères d’éligibilité, etc.

Si les orthophonistes sont autorisées à y recourir depuis la crise sanitaire, les audioprothésistes doivent en revanche exercer leur métier dans leur centre, ainsi que le stipulent les textes en vigueur. C’est d’ailleurs ce que le SDA a rappelé à la HAS et qui apparaît dans le rapport d’élaboration de la fiche de bonne pratique. Ce document pointe en outre une divergence de point de vue entre le SDA et le Synea concernant le télésoin. Ainsi, le premier considère que cela « doit rester une option d’exercice à l’initiative du professionnel de santé qu’est l’audioprothésiste diplômé », que son recours doit être ponctuel et que le patient « doit pouvoir conserver la possibilité de refuser ce mode de suivi ». En outre le syndicat estime que « l’essentiel de l’exercice n’est donc pas éligible au télésoin ».

De son côté, « le Synea est tout à fait favorable au télésoin ». Selon lui, « la contrainte de présence physique de l’audioprothésiste doit être levée pour permettre la réalisation de certains actes en dehors du centre auditif ». Selon le Synea, les outils technologiques pour mettre cela en œuvre existent (lire notre article Audiologie à distance : la technologie au rendez-vous). « La réglementation doit absolument évoluer pour d’une part relever le défi majeur que représente l’équipement auditif des personnes dépendantes, et d’autre part améliorer le service et l’accessibilité pour tous les malentendants. »

Ces différents points de vue semblent néanmoins conciliables. Le législateur pourrait ainsi prévoir d’autoriser le télésoin dans certains cas précis – notamment dans les Ehpad – et pour certains actes. Il n’y a plus qu’à...

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