Depuis quelques mois, la menace de dissociation entre le produit et la prestation associée – et son corollaire, l’encadrement des remises commerciales – plane lourdement sur le secteur de l’audioprothèse. Cette réforme, dont il reste encore à discuter des modalités concrètes, soulève de nombreuses interrogations et les organisations professionnelles – retrouvant là une belle unanimité – fourbissent leurs arguments pour défendre un modèle où l’intrication entre l’appareillage, son adaptation et son suivi semble « indissociable » de l’observance thérapeutique.
Mais, les inquiétudes réglementaires ne doivent pas faire oublier d’autres enjeux importants que sont la nécessité d’un repérage plus précoce des troubles de l’audition et l'angle mort de la prise en charge des patients fragiles ou dépendants. Ces deux thèmes ont fait l’objet de plusieurs communications lors de la 4e Journée de l’audition qui a inauguré le 131e congrès de la SFORL, le 1er octobre.
En effet, entre les premiers signes de surdité et la démarche de s’appareiller, il peut s’écouler entre 7 à 10 ans et, malgré la réforme du 100 % Santé, l’âge médian au premier appareillage n’a pas évolué et reste fixé à 74 ans.
De même, la prise en charge des personnes très âgées est un autre défi à relever pour la filière. Comme l’a rappelé le Pr François Puisieux, président du gérontopôle des Hauts-de-France : « Pour bien vieillir, à domicile comme en Ehpad, [il faut] dépister la presbyacousie et appareiller dès que nécessaire », car « l’appareillage auditif limite les risques de chute et retarde l’apparition des troubles cognitifs ». Une incitation à la mobilisation pour repenser le parcours de soins afin de repérer le plus tôt possible et ne laisser personne au bord du chemin.