Pour la deuxième fois de son histoire, le congrès de la SFORL se tient hors de Paris. Quelles sont les raisons de ce choix ?
Pr Dominique Chevalier : Paris a accueilli 129 éditions du congrès de la SFORL et présente l’avantage d’être centrale et d’avoir les capacités d’accueil pour un évènement rassemblant 2 à 3 000 participants. Mais l’idée a germé au sein de la SFORL de proposer ce rendez-vous également ailleurs, afin de montrer le dynamisme universitaire et professionnel en ORL d’autres grandes villes françaises. L’édition qui s’est tenue à Marseille en 2022 a rencontré un véritable succès et a ouvert la voie à une organisation en région. Lille relève le défi cette année, en accueillant le 131e congrès au sein de son Grand Palais. Avec un vaste amphithéâtre, une dizaine de salles plus modestes pour les ateliers et aussi suffisamment d’espace pour accueillir les exposants, le lieu est très agréable et parfaitement adapté à l’évènement. Et il est idéalement situé, à quelques minutes du centre-ville et à proximité des deux gares lilloises.
Quelles seront les tendances de cette édition ?
D.C. : J’essaie de donner une teinte européenne à cette édition, avec notamment trois orateurs belges et un autrichien, le Pr Wolf-Dieter Baumgartner, spécialiste des implants cochléaires. Plusieurs conférences se tiendront donc en anglais, même si le français restera prépondérant. Et c’est un pays francophone, la Tunisie, qui est à l’honneur cette année. Comme pour les éditions précédentes, l’évènement est pluridisciplinaire et rassembleur au sein de notre spécialité médico-chirurgicale : les sociétés savantes de chacune des surspécialités de l’ORL ont contribué à l’élaboration d’un programme riche et varié. En plus des communications scientifiques dans l’amphithéâtre, des ateliers de simulation, des tables rondes et des controverses sont organisés pour favoriser les échanges, qui restent un élément essentiel de ces rencontres. Si nous présentons des conférences d’un haut niveau scientifique, tournées vers la recherche et l’innovation, nous proposons également des sessions consacrées à l’exercice libéral en ORL. Cette édition 2025 souhaite également créer du lien en proposant une soirée festive, au musée de la Fête foraine, une course à pied dans la ville et des séances ludo-pédagogiques. Les audioprothésistes pourront également trouver, tout au long des trois jours du congrès, des sessions en audiologie, otologie, otoneurologie et sur l’exploration des troubles de l’équilibre qui les intéresseront plus particulièrement. Et, bien sûr, la 4e édition de la journée pluridisciplinaire de l’audition, en amont du congrès. Cette journée, devenue un incontournable de notre rendez-vous annuel, rassemble tous les professionnels de santé – ORL, audioprothésistes, orthophonistes, médecins généralistes, gériatres, etc. –, mais aussi des associations de patients et les syndicats de la profession autour de cette question de santé publique.
Quels seront les temps forts de la journée de l’audition ?
D.C. : Les Pr Christophe Vincent, Bernard Fraysse et Hung Thai Van, qui président cette journée, ont organisé un programme, là aussi, riche et varié : des bénéfices cognitifs de l’appareillage, à l’audiométrie vocale en passant par la prise en charge de l’enfant ou l’implantation cochléaire… La matinée sera consacrée à des conférences, avec notamment le Pr François Puisieux, gériatre au CHU de Lille et président du Gérontopôle des Hauts-de-France comme orateur invité. Puis, 3 sessions de 45 minutes avec 5 ateliers au choix sont proposées l’après-midi. La journée s’achèvera par une conférence sur la place de l’IA et du numérique dans la réorganisation du parcours de soin et par le désormais classique challenge des étudiants en audioprothèse. Précisons que l’inscription à ces évènements est gratuite pour les membres de la SFORL, les internes et les étudiants en école d’audioprothèse, s’ils s’inscrivent en amont de l’évènement.