Une Exposition internationale dédiée au Son en 2027 ?

Quel est le lien entre Pascal Lamy, président du Forum de Paris sur la paix, Christine Petit, directrice de l’Institut de l’audition, Natalie Dessay, cantatrice, Lionel Collet, conseiller d’État, Étienne Caniard, ancien membre du collège de la Haute autorité de santé, Cynthia Fleury, philosophe psychanalyste… ? Ils font partie de la trentaine de personnalités (lire l'encadré) signataires d’une tribune parue le 16 avril dans Les Echos, sous le titre « La maîtrise du son, un enjeu prioritaire pour nos sociétés ». Représentants d’horizons divers, ambassadeurs de différents secteurs, tous plaident pour une prise de conscience « urgente et indispensable » de l’importance du sonore dans toute sa diversité et un « acte fort ». Le collectif propose ainsi que la France se porte candidate pour l’organisation d’une Exposition internationale du Son en 2027, qui « permettrait de mettre le son au premier plan comme facteur d'innovation et de partage ».

Dans la lignée de La Semaine du Son

Pour porter ce projet ambitieux et fédérateur, une association pour la préfiguration de l’Exposition internationale du Son a été créée, animée par Christian Hugonnet, président de La Semaine du Son. « Cette tribune est le point de départ officiel de notre projet qui s’appuie sur les cinq thèmes fondateurs de La Semaine du son, dont il est tout à la fois l’émanation et l’aboutissement : la santé auditive, l’acoustique et l’environnement sonore, les techniques d’enregistrement et de reproduction, la relation entre image et son, et enfin l’expression musicale et la pédagogie, s’enthousiasme-t-il. L’Exposition internationale du Son constitue à nos yeux le dernier étage de la fusée, la concrétisation de tout le travail de prise de conscience de l’importance du sonore relayé à travers les Semaines du son qui auront essaimé dans le monde entier grâce à l’Unesco et l’OMS. »

2 % du PIB de la France

Pour prendre corps, le projet doit être porté devant l’Assemblée nationale et le Sénat d’ici l’automne, puis, s’il est accepté, déposé par la France auprès du Bureau international des expositions (BIE). « C’est un pari sur l’avenir, celui du rassemblement des peuples autour du sonore, commente Christian Hugonnet. Il permettra de déployer, pendant trois mois dans un espace de 25 hectares, des problématiques essentielles pour les industries, les technologies de pointe, la biodiversité, l’urbanisme, la vie en société, la santé auditive, l’éducation, tout en rassemblant différentes cultures à travers de nombreux supports et des outils de sensibilisation fondés sur l’expérience sonore. Le son est une ressource vitale qu’il faut défendre, faire comprendre, développer et enrichir. »

Les résultats d’une étude menée par le cabinet Asterès, commandée par l’association pour la préfiguration de l’Exposition internationale du son et qui devrait être publiée prochainement, apportent la preuve de l’importance socio-économique du sonore : il représenterait près de 2 % du PIB et pèserait 38 milliards d’euros en France... un argument supplémentaire de poids qui devrait convaincre les parlementaires.