La 22e édition de la Semaine du son de l'Unesco, parrainée par Erik Orsenna et Kendji Girac, se tiendra du 20 janvier au 2 février 2025, sur le thème « Son et Politiques ». En amont de cet évènement, une conférence de presse s’est tenue le mercredi 15 janvier en présence de plusieurs spécialistes de l’audition. Les résultats d’un sondage portant sur le bruit et la santé auditive y ont été présentés en exclusivité.
Menée par OpinionWay, l’enquête a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de plus de 1 000 personnes, représentatif de la population française. Elle révèle que 72 % estiment que le bruit est une source de stress. Par ailleurs, 49 % déclarent ressentir une perte auditive due à l’exposition au bruit et 44 % souffrir d’acouphènes. Ces chiffres montent respectivement à 60 % et 53 % parmi les moins de 25 ans. L’enquête met également en exergue une vraie méconnaissance du danger que représente le bruit pour l’audition : 57 % des personnes interrogées, et même 73 % des moins de 25 ans, ignorent le niveau sonore maximal d’exposition pour préserver l’ouïe.
« Il est nécessaire de sensibiliser le public à la notion de décibel, constate Christian Hugonnet, président fondateur de l’ONG La Semaine du son. Un des problèmes est que le sonore est immatériel. Le visuel lui donne une pérennité. C’est pourquoi nous souhaitons installer des “décibélateurs”, sur les façades des mairies et des centres d’audioprothèse. » Ce terme, inventé par Érik Orsenna, désigne des appareils indiquant le niveau sonore ambiant, afin que le public s’approprie cette notion.
Dans la même veine, Arnaud Coez, audioprothésiste et chercheur à l’Institut de l’audition, mentionne également deux outils simples pour smartphone qui permettent d’éduquer le public en ce sens : « L’appli Niosh-SLM, développée par l’OMS, permet de contrôler le niveau sonore ambiant. L’appli Höra, portée par la Fondation pour l’audition, permet quant à elle d’évaluer son audition dans le bruit selon un test normé. »
Par ailleurs, la Pr Christine Petit, fondatrice de l'Institut de l’audition rappelle que « la survenue d’une perte auditive entre 40 et 50 ans représente un facteur de risque de développer des maladies neurodégénératives. Les recherches s’intéressent aujourd’hui à déterminer l’impact de l’appareillage sur ce facteur de risque. »
Christian Hugonnet a conclu sur quelques temps forts du programme* de la Semaine du son, et notamment la soirée d’ouverture avec les deux parrains de cette édition, une journée dédiée aux enjeux politico-juridiques de l’environnement sonore et l’avant-première mondiale d’un film-concert documentaire proposant à un voyage acoustique et musical de Notre-Dame de Paris.
* téléchargeable sur https://www.lasemaineduson.org/portfolio/la-semaine-du-son-paris-2025/