On aurait pu s’attendre à un essoufflement, mais non. Les chiffres de ce début d’année 2022 sont encore très élevés : 466 962 aides auditives ont été vendues par les fabricants aux distributeurs au cours des trois premiers mois de cette année, contre 434 187 lors du premier trimestre 2021 (soit une hausse de 7,5 %), qui était déjà une année record. Au premier trimestre 2019, il s’était en effet vendu quelque 218 000 aides auditives. L’année 2022 part donc sur de bonnes bases, ce que confirment d’ailleurs les chiffres de remboursement des aides auditives par l’Assurance maladie, qui, quoiqu'en nette baisse en avril par rapport à mars, restent élevés.
L'industrie craint néanmoins des chiffres « en trompe l'œil », selon les mots de Pascal Boulud, vice-président du pôle Audiologie du Snitem. « Il y a un décalage entre les facturations et le marché lui-même, explique-t-il. Il faut donc relativiser la croissance observée durant ce premier trimestre. Et d'ailleurs, on note une baisse du nombre d'essais d'appareillage réalisés en fin d'année 2021. Je pense que tout cela est un signe de tassement du marché. Ce qui est en accord avec la baisse des remboursements de l'Assurance maladie. » Pour le dirigeant, il faut s'attendre à ce que 2022 soit une année de transition.
Les écouteurs déportés seuls en hausse
Dans le détail, parmi ce demi-million d’aides auditives, on décompte 63 % de classe II et 37 % de classe I, soit une répartition quasi identique à celle observée en 2021 (61-39 %).
Ce sont évidemment les écouteurs déportés qui se taillent la part du lion, et c'est d'ailleurs la seule catégorie en hausse par rapport à l'année précédente : ils représentent 79 % des ventes, contre 14 % pour les contours classiques et seulement 7 % pour les intras.
