De 9 écoles l’an dernier, on pourrait passer à 11 et peut-être même 12 l’année prochaine. En plus de l’école clermontoise qui a ouvert ses portes il y a quelques semaines, il faut ajouter celle de Marseille et peut-être aussi, celle de Grenoble (dont le projet a été quelque peu retardé, selon le Pr Sébastien Schmerber, qui le porte).
Une 11e école à Marseille
Un dossier a en effet été monté par l’université Aix-Marseille, avec l’objectif d’accueillir les premiers étudiants dans 12 mois. « La demande d'avis auprès du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), et d’habilitation auprès des ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé est constituée en vue de cette échéance », détaille en effet le Pr Justin Michel, chef du service ORL au CHU La Conception. Le médecin indique que les démarches ont été entreprises suite à « une demande des audioprothésistes marseillais » mais précise toutefois « qu’il s’agit d’un projet universitaire uniquement porté par Aix-Marseille Université ». Plusieurs audioprothésistes indépendants de Marseille et ses alentours pousseraient en effet pour ce projet.
La personne qui dirigera cette formation n’a pas encore été nommée, mais elle travaillera sous la responsabilité du directeur de l'École des Sciences de la réadaptation, le Pr Laurent Bensoussan.
La validation de ce dossier par les instances est attendue pour l’automne 2023. Une condition sine qua none pour respecter le planning de Parcoursup, dont la première étape débute généralement mi-décembre.
Vers un master marseillais ?
Mais ce n’est pas tout. L’université phocéenne pourrait également proposer un master, comme le suggère le Pr Michel : « Le développement de la formation à d’autres professions paramédicales via des passerelles, la poursuite d'études en école d’ingénieur et masters spécialisés, constitue également un objectif à court terme. »
Ce serait le second master ouvert aux audioprothésistes, après celui proposé par l’université montpelliéraine depuis 2005.
Numerus clausus en hausse
L’ouverture de trois nouvelles écoles constituerait une hausse de 33 % du nombre d’écoles en trois ans. Et forcément, cette elle se traduirait par une nette augmentation du numerus clausus. De 298 places l’an dernier et 321 places cette année, il pourrait passer à 365 l’an prochain minimum.
Que peut-on attendre pour les années suivantes Si les écoles de Marseille et de Grenoble sont toutes les deux sur les rails, l’ouverture de la seconde pourrait être retardée. D’autres villes pourraient également se lancer (l’Igas et l’IGÉSR évoquaient Tours), et des écoles existantes pourraient augmenter leur capacité d’accueil, voire doubler leurs classes. Depuis 2015, le numerus clausus a augmenté de 6,2 % par an. Si cette progression se maintient, le cap des 400 places sera atteint en 2027.
On peut, à partir de là, envisager plusieurs scénarios.
- « Faible croissance » : hormis celles de Marseille en 2024 et Grenoble en 2025, aucune école n’ouvre ses portes d’ici 2027, et les établissements existants n’augmentent pas ou peu leurs capacités d’accueil ; soit 44 places supplémentaires.
- « Croissance moyenne » : après Grenoble et Marseille, une nouvelle école est ouverte, en 2026, avec 20 places, et une école existante double sa capacité (+45 places) ; soit 109 places supplémentaires.
- « Croissance forte » : mêmes conditions que le scénario précédent, auxquelles s’ajoutent le doublement de capacité d'un deuxième établissement et la création d’une école supplémentaire (20 places) ; soit 154 places supplémentaires.
