Ce mois de décembre signe la fin d’une année bien singulière, marquée par une crise sanitaire dont les répercussions ne sont pas terminées, mais à laquelle le secteur a bien résisté. En effet, les ventes d’aides auditives de janvier à septembre 2020 n’ont accusé qu’un recul de 4,47 % par rapport à 2019 et l’analyse des dépenses en date de remboursement des appareils auditifs des comptes de la Cnam montre quant à elle une évolution positive de +0,06 % sur la même période. Des chiffres que peuvent lui envier d’autres secteurs et qui prouvent une nouvelle fois que l’audiologie est un marché sanctuarisé…
Et ce qui s’annonce n’est pas moins rassurant. Le 100 % Santé, et la possibilité de s’appareiller sans reste à charge, est l’objectivation par les pouvoirs publics de l’importance des soins auditifs. Il devrait permettre d’améliorer le « taux de pénétration » et d’appareiller des personnes qui renonçaient aux aides auditives pour raisons financières. Nous n’avons jamais autant entendu parler d’audition. Nombre d’associations, de fondations ont pris fait et cause pour cet enjeu de santé publique et vont contribuer encore à faire avancer cette prise de conscience.
Le 100 % Santé est une formidable avancée pour les malentendants – à condition que la réforme ne soit pas mise à mal par certains acteurs. Mais elle n’est qu’une étape vers une meilleure prise en charge des surdités. D’autres doivent venir, certaines dans un avenir proche, à commencer par un dépistage plus précoce de la presbyacousie. Des outils comme l’audiométrie vocale dans le bruit (voir notre dernier dossier) ou le questionnaire HHIE que le Dr Damien Bonnard vous présente dans ce numéro, sont d’ores et déjà disponibles. La future loi Autonomie que la crise sanitaire ne cesse de repousser, devrait se pencher sur ces questions, afin de correctement flécher le parcours du malentendant.
Sans compter les formidables perspectives offertes par les progrès de la science et de la technologie...
