Le SDA s’alarme des recommandations récentes visant à diminuer le cout des soins auditifs, émanant du rapport Charges et Produit de l’Assurance maladie et de celui des trois Hauts Conseils – le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), le Haut Conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS) et le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA). Les trois instances suggèrent en effet plusieurs leviers pour « maitriser le cout [des] garanties [des complémentaires santé] pour les assurés, notamment les plus âgés » : « l’allongement du délai de renouvellement des équipements, la fixation de prix limites de vente sur l’actuel panier libre en audioprothèse, l’interdiction de la publicité. Il conviendrait aussi de renforcer le recours au panier 100 % Santé, en incitant les professionnels à le promouvoir, en favorisant la transparence auprès des assurés, et en réduisant la prise en charge de l’AMC sur les paniers libres ». Eles proposent également de « mettre en place, à l’instar du dentaire, un panier à tarif modéré pour les audioprothèses comprenant des prix limites de vente pour les aides auditives de classe 2 », ainsi qu'un encadrement des marges.
Dans son analyse, le syndicat s’oppose à la proposition de réduire le cout de l’audioprothèse par l’activation de la clause d’abaissement du prix limite de vente des appareils de classe I. Elle serait selon lui « particulièrement pénalisant[e] pour les professionnels installés dans des quartiers peu favorisés », où le recours à ce panier est important. Cette mesure, « injuste au vu des efforts réalisés par la profession depuis la mise en place de la réforme et de ses excellents résultats », viendrait s’ajouter à un contexte inflationniste non compensé, avec une hausse des coûts de 18 % entre 2018 et 2025, explique le SDA.
Dans son communiqué, le SDA remet également en perspective les comparaisons internationales. Il rappelle que selon une récente étude de l’Irdes, les systèmes publics en Angleterre et en Suède, souvent cités en exemple, souffrent de files d’attente importantes (jusqu’à 24 mois) et d’une offre restreinte. Résultat, selon le syndicat qui s’appuie sur l’étude EuroTrak 2025 : « pour la première fois, le Royaume-Uni voit son taux d’équipement baisser », alors que la France atteint désormais 55,5 %, un des meilleurs taux en Europe. « Le système anglais, écartelé entre un modèle public notoirement sous-financé, et un marché privé environ 50 % plus cher que le nôtre pour les aides auditives de gamme moyenne et supérieure, est un parfait anti-modèle, insiste-t-il. Alors que la réforme du 100 % santé en audiologie assure un accès à des soins de qualité pour tous, (...) [et un] taux de satisfaction globale de 83 % ».
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Les propositions du rapport Charges et Produits de l’Assurance maladie sont également passées au crible par le syndicat qui appelle à une actualisation des données avant toute révision du dispositif actuel et alerte : « Toute baisse tarifaire qui pénaliserait l’observance et/ou le taux d’équipement aurait un coût disproportionné par rapport à l’économie de court terme réalisée ». Il recense à cette occasion quelques pistes d’économies à suivre en priorité selon lui : la lutte contre la fraude, l’amélioration de la qualité et l’effectivité des prestations, la régulation de la publicité, le conventionnement direct entre l’Assurance maladie et l’audioprothésiste qui exécute l’appareillage, la création d’un ordre, une régulation de l’installation...
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